Les "hommes en jaune" de Médecins sans frontières de retour en Guinée
AFP
Conakry - Leurs combinaisons couleur canari avaient marqué les esprits. Quatre ans après la fin de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, les "hommes en jaune" de Médecins sans frontières (MSF) ont repris du service en Guinée, l'un des pays de la région les plus touchés par le coronavirus.
Malgré l'état d'urgence, le couvre-feu et d'autres restrictions, l'ancienne colonie française d'environ 13 millions d'habitants, pauvre malgré un sous-sol riche en minerai, a vu le nombre de contaminations monter en flèche, avec près de 3.000 cas confirmés, dont une trentaine de décès.
A Conakry, l'hôpital Donka, le plus important d'un pays aux infrastructures sanitaires déficientes, est saturé. MSF a rouvert fin avril, près du plus grand stade du pays, dans une commune de la capitale, un centre médical d'une capacité de 75 lits.
L'ONG l'avait mis sur pied pour un million d'euros en 2015, au plus fort de l'épidémie d'Ebola qui a frappé l'Afrique de l'Ouest jusqu'en 2016, la pire depuis l'identification du virus en 1976. Partie de Guinée en décembre 2013, la fièvre hémorragique avait fait au moins 2.500 morts dans le pays.
"Les hommes en jaune sont de retour", commente Amadou, un jeune chauffeur de taxi-moto, en voyant passer les gens de MSF.
En quelques semaines, une centaine de ces soignants ont traité 130 patients dans des tentes blanches surmontées du drapeau de l'ONG.
Derrière l'enceinte en briques, la priorité est "la séparation stricte en deux zones distinctes, l'une contaminée et l'autre saine, pour permettre au personnel médical de circuler dans un environnement sécurisé au maximum", explique à l'AFP le coordinateur du centre, Julien Gircour.
Après Ebola, le centre avait été confié aux autorités locales. "MSF a dû investir beaucoup d'argent pour remettre le site aux normes et l'adapter à la réponse contre le Covid-19", dit-il.
Dans un second temps, le site pourrait accueillir plus de patients, ainsi que des cas plus graves, selon ses responsables.
Dans la salle où les soignants se préparent à entrer en zone contaminée, on zippe, on serre, on noue et on ajuste combinaisons, masques, capuches, gants et bottes, toujours par deux, pour être sûr de ne rien oublier.
"Beaucoup parmi nos équipes répètent les gestes appris pendant Ebola. Pour les patients, c'est toujours impressionnant de nous voir ainsi. Et, comme au temps d'Ebola, beaucoup ont peur de venir", confie le responsable médical du site, le docteur Nanamoudou Traoré.
La peur de ne pas en sortir vivant peut se comprendre. A l'époque d'Ebola, quand un patient infecté se rendait au centre, il avait "70% de risques de décès", se souvient le chef de mission de MSF, Arnaud Badinier.
"L'épidémie actuelle est beaucoup plus large, mais dans le même temps, elle fait beaucoup moins de morts", insiste-t-il.
Les gestes barrière sont peu respectés, voire contestés en Guinée. Il faut "plus de sensibilisation" pour faire comprendre que les mécanismes de contamination du Covid-19, par voie aérienne, sont différents de ceux d'Ebola, qui se transmet par contact direct avec les fluides corporels, dit-il.
Autre préoccupation de l'ONG, présente depuis 1984 en Guinée: que le coronavirus conduise à négliger les autres maladies, rougeole, paludisme ou sida, quand l'accès aux soins était déjà "un défi" avant cette pandémie, dit-il.
Les équipes de MSF sont engagées contre le coronavirus à travers le monde, dont 25 pays d'Afrique. L'ONG a adapté des projets existants ou en a ouvert de nouveaux dans les points chauds de la pandémie, explique une porte-parole, Schéhérazade Bouabid.
Elle aide les autorités à ouvrir des centres et à les faire fonctionner, ou encore à former le personnel. Dans quelques centres, elle installe des générateurs d'oxygène pour les cas graves.
En Côte d'Ivoire, au Mali et en RDC, "nous avons collaboré avec des organisations locales pour produire et distribuer plus d'un million de masques gratuitement", dit la porte-parole.
MSF est aussi présente en Guinée-Bissau voisine, autre pays frappé par la pauvreté, en plus d'une instabilité chronique. Le nombre de cas de coronavirus y est passé en trois semaines d'une cinquantaine à plus de 1.000.
MSF s'alarme dans un communiqué que l'effet des carences sanitaires n'y soit aggravé par "le niveau élevé de stigmatisation et le manque de connaissances des populations sur la maladie".
A Conakry, l'hôpital Donka, le plus important d'un pays aux infrastructures sanitaires déficientes, est saturé. MSF a rouvert fin avril, près du plus grand stade du pays, dans une commune de la capitale, un centre médical d'une capacité de 75 lits.
L'ONG l'avait mis sur pied pour un million d'euros en 2015, au plus fort de l'épidémie d'Ebola qui a frappé l'Afrique de l'Ouest jusqu'en 2016, la pire depuis l'identification du virus en 1976. Partie de Guinée en décembre 2013, la fièvre hémorragique avait fait au moins 2.500 morts dans le pays.
"Les hommes en jaune sont de retour", commente Amadou, un jeune chauffeur de taxi-moto, en voyant passer les gens de MSF.
En quelques semaines, une centaine de ces soignants ont traité 130 patients dans des tentes blanches surmontées du drapeau de l'ONG.
Derrière l'enceinte en briques, la priorité est "la séparation stricte en deux zones distinctes, l'une contaminée et l'autre saine, pour permettre au personnel médical de circuler dans un environnement sécurisé au maximum", explique à l'AFP le coordinateur du centre, Julien Gircour.
Après Ebola, le centre avait été confié aux autorités locales. "MSF a dû investir beaucoup d'argent pour remettre le site aux normes et l'adapter à la réponse contre le Covid-19", dit-il.
Dans un second temps, le site pourrait accueillir plus de patients, ainsi que des cas plus graves, selon ses responsables.
Dans la salle où les soignants se préparent à entrer en zone contaminée, on zippe, on serre, on noue et on ajuste combinaisons, masques, capuches, gants et bottes, toujours par deux, pour être sûr de ne rien oublier.
"Beaucoup parmi nos équipes répètent les gestes appris pendant Ebola. Pour les patients, c'est toujours impressionnant de nous voir ainsi. Et, comme au temps d'Ebola, beaucoup ont peur de venir", confie le responsable médical du site, le docteur Nanamoudou Traoré.
La peur de ne pas en sortir vivant peut se comprendre. A l'époque d'Ebola, quand un patient infecté se rendait au centre, il avait "70% de risques de décès", se souvient le chef de mission de MSF, Arnaud Badinier.
"L'épidémie actuelle est beaucoup plus large, mais dans le même temps, elle fait beaucoup moins de morts", insiste-t-il.
Les gestes barrière sont peu respectés, voire contestés en Guinée. Il faut "plus de sensibilisation" pour faire comprendre que les mécanismes de contamination du Covid-19, par voie aérienne, sont différents de ceux d'Ebola, qui se transmet par contact direct avec les fluides corporels, dit-il.
Autre préoccupation de l'ONG, présente depuis 1984 en Guinée: que le coronavirus conduise à négliger les autres maladies, rougeole, paludisme ou sida, quand l'accès aux soins était déjà "un défi" avant cette pandémie, dit-il.
Les équipes de MSF sont engagées contre le coronavirus à travers le monde, dont 25 pays d'Afrique. L'ONG a adapté des projets existants ou en a ouvert de nouveaux dans les points chauds de la pandémie, explique une porte-parole, Schéhérazade Bouabid.
Elle aide les autorités à ouvrir des centres et à les faire fonctionner, ou encore à former le personnel. Dans quelques centres, elle installe des générateurs d'oxygène pour les cas graves.
En Côte d'Ivoire, au Mali et en RDC, "nous avons collaboré avec des organisations locales pour produire et distribuer plus d'un million de masques gratuitement", dit la porte-parole.
MSF est aussi présente en Guinée-Bissau voisine, autre pays frappé par la pauvreté, en plus d'une instabilité chronique. Le nombre de cas de coronavirus y est passé en trois semaines d'une cinquantaine à plus de 1.000.
MSF s'alarme dans un communiqué que l'effet des carences sanitaires n'y soit aggravé par "le niveau élevé de stigmatisation et le manque de connaissances des populations sur la maladie".