"Les marches du pouvoir", un film politique qui ne veut pas dire son nom
AFP
Los Angeles - "Les marches du pouvoir", quatrième film de George Clooney en tant que réalisateur, saute à pieds joints dans le marigot du monde politique, avec son lot de "pouvoir, de corruption et de trahisons", sans vouloir cependant revendiquer de message politique, selon son producteur.

"Mais je pense que le film transcende le mécanisme de la politique et a davantage à voir avec les thèmes du pouvoir, de la corrupion et de la trahison. Comment on perd son âme", dit-il.
Le film suit pas à pas le personnage de Stephen Meyers (Ryan Gosling), conseiller de campagne du gouverneur américain Mike Morris (George Clooney), candidat aux primaires démocrates à l'élection présidentielle.
Coups de bluff, mensonges, jeux de pouvoir, tractations de comptoirs et secrets d'alcô ves: l'idéalisme et l'admiration sans bornes du jeune homme pour son candidat vont rapidement être mis à rude épreuve.
Ryan Gosling, omniprésent sur les écrans cette année -- on vient de le voir dans "Crazy, Stupid, Love" et le très beau "Drive" -- affirme lui aussi que "le film n'a pas de message politique".
"C'est un thriller qui se déroule dans l'arène politique, mais je pense qu'il pourrait aussi bien se passer à Wall Street ou à Hollywood", déclare l'acteur à l'AFP.
M. Heslov assure que le choix du monde politique a été dicté par la pièce de théâtre dont le scénario est adapté -- "Farragut North" (2004), de Beau Willimon, un jeune acteur qui avait travaillé pour l'équipe de Howard Dean pendant les primaires de l'élection présidentielle en Iowa.
"Nous aurions pu changer d'environnement, mais la vérité c'est que la politique m'intéresse, tout comme elle intéresse George. Donc nous avons considéré que c'était le bon contexte pour situer notre histoire", dit-il.
En écrivant les discours du candidat Mike Morris, George Clooney et Grant Heslov ont "fait passer certaines de (leurs) idées", reconnaît le producteur, lâchant finalement: "Ce n'est pas neutre".
"La vérité, c'est que si George et moi n'étions pas les auteurs de ce film, nous n'aurions probablement pas cette conversation. Mais parce que c'est nous, les gens veulent savoir ce que le film veut dire politiquement", affirme M. Heslov, qui a participé à tous les projets de George Clooney ces dernières années, en tant que producteur, réalisateur ou scénariste.
De fait, l'acteur révélé par la série "Urgences" n'a jamais caché son soutien au président américain Barack Obama et ses combats humanitaire en font, qu'il le veuille ou non, l'une des stars hollywoodiennes les plus "enagagées".
Lors de la présentation du film à Venise, l'acteur avait d'ailleurs précisé qu'il avait envisagé de tourner le film en 2008, dans l'enthousiasme de l'élection de Barack Obama, avant de renoncer, jugeant que "ce n'était pas le bon moment pour un film aussi cynique".
Car personne n'est épargné dans "Les marches du pouvoir". Chacun porte sa part d'ombre, même le candidat démocrate qui se prétend irréprochable. Et Grant Heslov de se risquer -- enfin -- à un commentaire politique: "Ce que dit le film, c'est: +Il couche avec la stagiaire, et alors? Est-ce une raison pour ne pas élire le type qui est le plus qualifié pour le boulot?+".
"Je crois beaucoup dans le système politique, mais je suis assez cynique à son sujet en ce moment", ajoute-t-il. "Je pense qu'Obama fait ce qu'il faut. Mais je ne trouve pas qu'il soit beaucoup soutenu".