Les membres de la famille Kadhafi sont toujours en Algérie
AP
Alger - Les membres de la famille de Mouammar Kadhafi arrivés en Algérie le 26 août y résident toujours, a appris mardi l'Associated Press auprès d'une source du ministère des affaires étrangères s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Aïcha Kadhafi
L'épouse de l'ex-dictateur libyen, Safia, ses fils Mohammed et Hannibal, ainsi qu'Aïcha, sont arrivés en Algérie fin août. Deux jours plus tard, cette dernière donnait le jour à une petite fille, une naissance imminente qui aurait été à l'origine de la décision d'Alger d'accueillir le groupe pour raisons "humanitaires".
Mardi, le quotidien Arabophone "Al Khabar", citant des responsables de l'aéroport d'Alger, faisait en revanche état pour sa part du départ pour Le Caire de huit membres du clan Kadhafi, à bord d'un vol d'Egypt Air.
"Il s'agit des gendres de Kadhafi, des proches de sa famille et deux diplomates travaillant à l'ambassade d'Algérie, opposés au coup d'Etat du CNT", écrit "Al Khabar", qui avait indiqué dans un premier temps, dans son édition de lundi, que la fille du "Guide" faisait également partie du groupe ayant quitté Alger samedi.
Lundi, des responsables d'Egypt Air à Alger, joints au téléphone par l'AP, avaient déclaré n'avoir "aucune information à ce sujet".
"Al Khabar" précise ne pas savoir si l'Egypte était la destination finale du groupe, ou juste une escale sur le chemin de l'Afrique du Sud ou du Vénézuela, deux pays ayant, toujours selon le journal, proposé d'accueillir Kadhafi et son clan.
Vendredi, Aïcha Kadhafi, passant outre l'obligation de réserve imposée par les autorités algériennes en échange de son accueil pour raisons "humanitaires" en Algérie, avait fait une déclaration téléphonique à la chaîne syrienne Ar-Rai, s'adressant aux fidèles de son père. "Soyez tranquilles, votre grand leader va bien, il porte les armes et combat sur les fronts, vous pouvez être fiers de votre leader", avait-elle déclaré, qualifiant les membres du CNT de "traîtres"
Cette déclaration avait mis Alger dans l'embarras, le gouvernement venant à peine de reconnaître le CNT, avec lequel les relations sont très mauvaises.
Depuis New York, où il participait aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci avait jugé "inacceptable" la sortie médiatique de la fille Kadhafi. "Des décisions seront précises pour qu'à l'avenir, des comportements de ce type-là ne puissent plus avoir lieu", avait-il déclaré, affirmant l'engagement d'Alger à "travailler avec les nouvelles autorités libyennes à la reconstruction de leur pays et à la consolidation de nos rapports".