Les truffes algériennes acquièrent une renommée internationale

magharebia.com/Nazim Fethi

Chaque année, les habitants du sud-est du désert algérien cueillent les truffes locales pour leur utilisation personnelle. Grâce à une envolée de la popularité de ce champignon, les fermiers ruraux les envoient maintenant à l'exportation.

Les truffes algériennes acquièrent une renommée internationale
La saison des truffes en Algérie marche remarquablement bien cette année. Les commerciaux se réjouissent des profits, les entreprises de transport et d'exportation peuvent tout juste faire face aux demandes, et, ce qui est le plus encourageant, de nombreuses nouvelles opportunités d'embauche sont mise à la disposition de ceux qui voudraient cueillir ce mets raffiné. Les truffes sont abondantes dans le désert du sud-ouest de l'Algérie. Les agriculteurs n'ont aucun effort à fournir pour les voir croître. Ces champignons n'ont besoin que de pluie.
Et cette année, le ciel a été généreux.
Depuis le début de l’année, l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger connaît une activité particulière : des camions remplis de truffes sont déchargés dans les soutes des vols à destination des pays du Golfe et de la Syrie.
Le vol Alger-Dubaï, par exemple, a connu une pression telle que les responsables du fret ont dû limiter les quantités de truffes transportables. La direction du fret a dû limiter les cargaisons à 15 tonnes par vol, en raison du manque de moyens humains et matériels.
La direction du fret a enregistré un chiffre d’affaires estimé à plus de 80 millions de dinars en février. Pour son chef de service, Achour Beldjilali, ce chiffre pourrait être encore largement amélioré si les ressources humaines et matérielles étaient suffisantes.
Les entreprises d'exportation se réjouissent.
Ahmed Ghanem, le gérant de l'entreprise d'exportation El Ahliya déclare : "Tout se passe bien. Les truffes se vendent comme des petits pains et les clients demandent toujours davantage".
Anouar Slimani gère de nombreuses affaires commerciales à Dubaï. Il a exporté des truffes vers les pays du Golfe. Il dit maintenant qu'il est temps d'aller plus loin.
"Je commence mes premières livraisons, avec les Syriens, en envoyant des quantités de deux tonnes par vol. Pour le moment, ça rapporte bien. L’an prochain, je compte m’installer à mon propre compte".
Dans certaines zones, le produit ne peut que difficilement répondre à la demande locale, comme c'est le cas dans la région de Boussaâda, où la majorité des cueilleurs consomment les truffes qu'ils ont trouvées.
Les jeunes cueilleurs de truffes de Boussaâda et Bechar (800 kilomètres au sud-ouest d'Alger) sont surpris par le fait que leur aliment de base se soit transformé en une grande affaire commerciale, mais ils ne s'en plaignent guère.
"Par le passé, on cueillait juste pour la famille et la consommation locale. Maintenant que les Syriens sont très demandeurs des truffes, on travaille sans arrêt ", dit Ahmed Moualy, aun jeune d'Abadla,à proximité de Béchar.
"C’est vrai que c’est un travail saisonnier. Mais cela rapporte bien," ajoute-t-il.
Mais, au regard de la forte demande sur les truffes, les meilleurs endroits sont pris d’assaut par des habitués.
"J’ai appris ce métier de mon père, qui l’a appris de son père. Le désert, on le connaît comme notre poche. Mais, avec l’engouement des commerçants pour les truffes, il y a de la concurrence. Parfois, on doit user de la force pour défendre son territoire. Parfois, on doit sortir en cachette, à l’aube, pour ne pas être suivis," dit Bachir Reguigui, de Béchar, à Magharebia.
"La pression des gros revendeurs, liés aux exportateurs, fait que nous ne pouvons pas répondre à toute la demande", affirme Moussa Touhami, jeune cueilleur de truffes.
Mais ce dernier reste optimiste." Avec les dernières pluies, la production sera abondante. Je suis en train de réfléchir, avec des amis, pour monter une coopérative de stockage des truffes et, pourquoi pas, sa commercialisation, en dehors de la région de Boussaâda."


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