Liban: l'afflux de réfugiés syriens, "danger pour l'unité libanaise", selon Sleimane

AFP

Paris - François Hollande et le président libanais Michel Sleimane à l'Elysée le 5 mars 2014

L'afflux de réfugiés syriens "représente un danger existentiel qui menace l'unité libanaise", a déclaré le chef de l'Etat libanais à l'ouverture à l'Elysée d'une réunion du Groupe international de soutien (GIS) au Liban.

Michel Sleimane a souhaité qu'un plus grand nombre de pays accueillent des réfugiés syriens citant en exemple l'Allemagne. Il a déploré que l'effort dans ce domaine "soit de loin inférieur au fardeau qui pèse sur les épaules du Liban".

Son homologue français François Hollande a rappelé pour sa part qu'il "y a plus d'un million de Syriens qui ont trouvé refuge au Liban", soit près d'un quart de la population du pays, et que "50.000 Syriens affluent chaque mois" dans ce pays.

S'il est tout à l'"honneur" du Liban de les recevoir, leur présence constitue aussi "une charge, un fardeau considérable", a-t-il également estimé lors d'une déclaration commune devant la presse avec le sous-secrétaire général des Nations unies pour les Affaires politiques, Jeffrey Feltman.

Le chef de l'Etat a souligné que l'aide financière internationale apportée au Liban dans ce domaine devait être "complétée et amplifiée".

Les deux autres priorités de la communauté internationale à l'égard du Liban, a-t-il rappelé, sont le soutien à l'économie du pays qui doit être "préservée du conflit à ses portes", en Syrie, et à l'armée libanaise qui doit pouvoir disposer "des équipements indispensables".

M. Hollande rappelé que la France y "contribue avec l'Arabie saoudite". Celle-ci s'est engagée à octroyer trois milliards de dollars au profit de l'équipement de l'armée libanaise, dotée de matériels vieillissants et insuffisants, la France ce chargeant de fournir cet équipement.

"Nous utiliserons cette réunion à toutes les fins possibles afin de faire avancer la paix que ce soit au Moyen-Orient ou aux confins de l'Europe", a cependant poursuivi François Hollande dans une claire allusion à la situation en Ukraine.

Cette réunion du GIS devait être la première occasion depuis la prise de contrôle de la Crimée ce week-end par les troupes russes d'un face-à-face entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ses homologues américain, français, britannique et allemand John Kerry, Laurent Fabius, William Hague et Frank-Walter Steinmeier.


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