Libye: barrages et patrouilles à la recherche de Kadhafi et ses soldats
AFP
Tripoli - "Nous vérifions chaque véhicule qui passe. Nous gardons les rues": les rebelles ont renforcé leur contrô le sur Tripoli mercredi cherchant à débusquer les soldats du régime et à mettre la main sur leur dirigeant Mouammar Kadhafi, lui-même introuvable.
Ce jeune insurgé de 27 ans est posté à l'un des nombreux check-point que vient de mettre en place la rébellion, près du quartier Souk al-Fatah.
Alors que les rebelles commençaient d'entrer dans la capitale il y a trois jours, des forces loyalistes traversaient les quartiers résidentiels, tirant sur les bâtiments et terrorisant les habitants, a-t-il rappelé.
Mais ces temps sont révolus, assure un de ses compagnons, perché sur un baril repeint aux couleurs rouge-noir-vert de la révolution.
"On en a presque fini avec les forces de Kadhafi. Il n'en reste qu'une poignée. Si Dieu le veut, dans deux jours jours le pays sera complètement nettoyé", estime-t-il.
"On a crevé pendant 42 ans, mais maintenant on va vivre", souligne de son cô té Sharif Sohail, un combattant de 34 ans, dentiste de profession.
A quelques encablures, des patrouilles de rebelles armés de fusils d'assaut ratissent systématiquement les rues prises par les insurgés, à la recherche d'éventuels combattants embusqués.
Mais des combats se poursuivaient mercredi matin par intermittence et le contrô le de la ville par les rebelles n'était pas total malgré la prise du complexe résidentiel de Kadhafi mardi après trois jours de combats.
Les loyalistes ont toujours la main sur certains quartiers, dont celui d'Abou Slim, l'un des derniers secteurs fidèles au colonel libyen.
Tô t dans la matinée, deux puissantes explosions, vraisemblablement dues à un bombardement aérien, ont retenti dans Tripoli alors qu'un avion de l'Otan survolait la capitale libyenne, a constaté un journaliste de l AFP.
Selon les rebelles, des snipers loyalistes restent embusqués sur la route de l'aéroport, où au moins quatre combattants ont péri durant la nuit.
Depuis Benghazi, fief des rebelles dans l'est, le commandement de la rébellion a appelé les civils à rester à l'écart, afin de permettre aux combattants de passer le QG de Mouammar Kadhafi au peigne fin.
Le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles, Moustapha Abdeljalil, a affirmé que la bataille de Tripoli lancée samedi avait déjà fait 400 morts et 2.000 blessés.
Le CNT a en outre dit ignorer où se trouve le dirigeant libyen qui malgré son pouvoir chancelant, a argué, dans un message sonore, s'être retiré de son QG "pour des raisons tactiques".
Et dans un nouveau message, le colonel Kadhafi, fidèle à sa réputation de pugnacité et défiant les nombreux appels à se rendre, a de nouveau refusé de céder, en appelant les habitants à "nettoyer" Tripoli des insurgés et en affirmant s'être promené incognito dans la capitale.