Libye: les forces de Kadhafi tiennent toujours Syrte, bombardée dans la nuit
AFP
Syrte (Libye) - Le calme régnait à Syrte lundi matin, toujours tenue par les forces loyalistes, après une série d'explosions qui ont secoué la ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Il n'y avait non plus aucun signe de la présence dans Syrte de rebelles qui avançaient vers la ville natale de Kadhafi.
Les milices du régime patrouillent dans la ville, toujours sous le contrô le des loyalistes.
La plupart de ces miliciens étaient vêtus en civil, circulant en pick up ou simples voitures civiles barbouillées de boue (camouflage).
Un responsable pro-Kadhafi a confirmé à des journalistes qu'aucun rebelle n'était proche de la ville alors qu'un militaire qui s'est identifié comme Ossama a indiqué qu'il "partait pour le front à Ben Jawad", à 140 km de Syrte.
Entre 04H20 GMT et 04H35 GMT, neuf puissantes explosions ont secoué la ville qui était survolée par des avions, laissant supposer que les détonations étaient dues à un raid aérien de la coalition.
Dimanche soir, d'autres attaques aériennes avaient visé Syrte, située à mi-chemin entre Tripoli et Benghazi (fief rebelle dans l'Est), et s'étaient soldées par quatre explosions.
La défense anti-aérienne n'était pas entrée en action dans cette ville.
Le journaliste de l'AFP présent à Syrte fait partie d'un groupe d'une vingtaine de correspondants invités la veille par le régime libyen à se rendre sur place.
Ils ont été emmenés par leur escorte dans un collège de filles, Al Manara, à moitié vide.
A l'arrivée de la presse, les élèves entonnent un slogan: "Dieu, Kadhafi et la Libye".
Une élève de 16 ans déclare au sujet des bombardements: "Nous avons eu peur les premiers jours, maintenant nous sommes habitués, ça ressemble à un feu d'artifice". "Oui, poursuit-elle, nous avons peur des rebelles mais nous allons nous défendre jusqu'à notre dernière goutte de sang".
Puis la visite guidée se poursuit sur le port de pêche, où une bombe a formé un cratère de 2 m de diamètre dans un bloc de béton armé.
A 500 mètres de là, l'explosion a soufflé des vitres de maison, tordu des rideaux de fer de magasins.
En fin de matinée des avions survolaient de nouveau Syrte.