Libye : "nous allons continuer les frappes aériennes", affirme Alain Juppé

AFP

Paris - La coalition internationale menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne va poursuivre ses frappes aériennes sur des cibles militaires en Libye, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.

Alain Juppé
Alain Juppé
"Nous allons continuer les frappes aériennes", "nous ciblons sur les moyens militaires et sur rien d'autre", a affirmé le ministre à la radio RTL.

"Cela va continuer le temps nécessaire", a-t-il ajouté, en estimant que le début des opérations depuis samedi est "un succès".

"L'opération militaire n'a pas vocation à durer", a-t-il renchéri un peu plus tard devant la presse, parlant de "jours et de semaines", "mais pas de mois".

L'objectif est de "protéger les populations civiles", a-t-il rappelé. Interrogé sur des tirs de la coalition ayant touché des civils, Alain Juppé, citant les militaires, a répondu: "c'est exactement le contraire" qui se produit.

Le ministre a enfin rappelé que la France était favorable à confier à l'Otan la responsabilité du respect d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye comme l'Alliance s'y est préparée. Paris souhaite en revanche que la coalition conserve la maîtrise politique des opérations de bombardement contre des objectifs militaires des troupes fidèles au colonel Kadhafi.

Alain Juppé a par ailleurs estimé que le régime de Mouammar Kadhafi ne durerait pas, tout en rappelant que sa chute ne faisait pas partie des objectifs fixés par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Je suis convaincu qu'à Tripoli certains commencent à se poser des questions... est-ce qu'on peut continuer avec un dictateur, je ne vais pas utiliser des termes excessifs, mais fou ?", a-t-il déclaré.

"Je n'imagine pas, après ce qui s'est passé et ce qui se passe dans le monde arabe, qu'un régime incarné par une telle personne puisse perdurer, mais nous voulons que ce soient les Libyens qui le décident", a-t-il ajouté, en soulignant que les frappes aériennes avaient aussi pour objectif de "mettre les opposants de Kadhafi en situation de reprendre l'avantage".

"La phase suivante sera une initiative de paix. Il faut penser maintenant à organiser la paix, réunir les conditions d'un dialogue national entre le Conseil national de transition, peut-être d'autres forces politiques, il y a beaucoup d'autorités traditionnelles en Libye", a-t-il noté.

Cette nouvelle phase devait être évoquée dès jeudi lors d'un sommet européen à Bruxelles. Une autre réunion est prévue mardi à Londres. Elle réunira un "groupe de contact" avec les ministres des Affaires étrangères des pays participant à la coalition ainsi que la Ligue arabe et l'Union africaine.


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