Marée noire: BP insiste sur des "responsabilités partagées"
AFP
Londres - L'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique, a été provoquée par une série d'erreurs dont "les responsablités sont partagées par plusieurs compagnies", estime le groupe BP dans une enquête interne publiée mercredi.
Les décisions "prises par plusieurs compagnies et équipes de travail" sont en cause, impliquant de nombreux facteurs humains et techniques, insiste le communiqué diffusé à Londres en même temps que les conclusions de l'enquête.
Cette enquête, menée par le chef de la sécurité du groupe Mark Bly, est considérée comme un élément essentiel de la future stratégie de défense de BP face aux poursuites engagées contre la compagnie aux Etats-Unis.
Dans son communiqué, le géant pétrolier évite d'évoquer, contrairement à certaines attentes, les erreurs qui pourraient lui être plus particulièrement imputées.
Elle se reproche d'avoir "accepté de manière incorrecte" les tests de pression qui avaient été effectués sur le puits, mais souligne que le groupe Transocean a commis la même négligence.
La plateforme exploitée par BP appartenait à ce groupe, leader mondial du forage pétrolier en haute mer, dont le siège est en Suisse.
BP met aussi nommément en cause la société américaine de services pétroliers Halliburton, qui a notamment participé à la cimentation initiale du puits, qui s'est avérée défectueuse.
"De nombreuses parties, dont BP, Halliburton et Transocean, étaient impliquées", a résumé le patron de BP Tony Hayward, qui doit quitter son poste le 1er octobre, cité dans le communiqué.
Plusieurs élus américains ont particulièrement ciblé BP, l'accusant d'avoir négligé la sécurité pour faire des économies et désactivé par exemple certains systèmes d'alerte sur la plateforme Deepwater Horizon.
BP a annoncé la semaine dernière que la marée noire lui avait déjà coûté 8 milliards de dollars, y compris en indemnités aux riverains, mais le groupe a provisionné une somme totale de 32 milliards de dollars dans ses comptes.
Selon la presse britannique, il prévoit désormais de vendre pour 40 milliards de dollars d'actifs afin de faire face aux conséquences financières de la catastrophe écologique.