Marée noire: ouverture d'une enquête judiciaire, nouvelle tentative de BP

AFP

Port Fourchon, Etats-Unis - Les Etats-Unis ont ouvert une enquête judiciaire au civil et au pénal pour faire la lumière sur la marée noire dans le golfe du Mexique, tandis que BP tentait mardi une nouvelle opération pour colmater la fuite "dans les prochaines 24 heures".

Marée noire: ouverture d'une enquête judiciaire, nouvelle tentative de BP
"Nous avons ouvert une enquête judiciaire au pénal et au civil, c'est notre devoir en vertu de la loi", a déclaré mardi le ministre de la Justice, Eric Holder, depuis La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud). "Nous ne nous arrêterons pas avant que justice soit faite", a-t-il ajouté.

Le ministre, qui a visité les côtes souillées mardi, a assuré que l'enquête pénale avait commencé "il y a quelques semaines" mais a refusé de dire quel type d'accusation était privilégié dans l'immédiat et si des responsables étaient désignés.

"Si nos lois ont été violées (...), je promets solennellement de faire comparaître les responsables devant la justice, au nom des victimes de cette catastrophe et des habitants de la région", avait martelé plus tôt dans la journée le président Barack Obama depuis la Maison Blanche.

Depuis Port Fourchon en Louisiane, Doug Suttles, le directeur d'exploitation de BP --qui exploitait la plateforme Deepwater Horizon qui a sombré le 22 avril dans les eaux du golfe, provoquant la marée noire-- a assuré ne pas être inquiet au sujet d'éventuelles poursuites, affirmant que les relations entre le géant pétrolier et le gouvernement n'étaient "pas du tout tendues".

M. Suttles a également dit son espoir que la fuite de pétrole puisse être contenue "dans les prochaines 24 heures" grâce à la pose d'un "entonnoir" sur le gisement. Le dispositif est censé récupérer le brut qui s'écoule à 1.500 mètres de profondeur pour le stocker sur un bateau qui mouille en surface.

Mais, a prévenu Carol Browner, la conseillère de Barack Obama, pour les questions d'énergie et de changement climatique, le risque est réel que la nouvelle opération augmente, du moins temporairement, de 20% le volume de brut qui se déverse dans la mer.

Pour espérer mettre un terme à l'écoulement de pétrole, il faudra toutefois attendre le mois d'août et la pose de puits de secours, indiquent de concert l'administration et les responsables de BP.

En attendant, le cinéaste James Cameron et un autre Canadien, Phil Nuytten, dont l'entreprise a construit les submersibles pour son film "Abyss" (1989), devaient discuter mardi à Washington d'une nouvelle technique pour mettre fin au déversement de pétrole.

A ces défis techniques s'ajoute la composante météorologique, puisque mardi a commencé la saison des ouragans, que les experts prédisent particulièrement active. "Si les ouragans atteignent le golfe du Mexique, le navire (chargé de recueillir le brut) ne pourra plus rester, ce qui veut dire que le flux ne sera pas atténué", a déploré Mme Browner. Le vent pourrait aussi pousser le brut à l'intérieur des marais de Louisiane et endommager son fragile écosystème.

Les garde-côtes ont par ailleurs assuré mardi que le pays manquait d'équipements spéciaux pour récupérer le pétrole à la surface de l'eau et qu'ils avaient demandé l'aide internationale.

M. Suttles a souligné que les dépenses engagées par le groupe pour lutter contre la catastrophe avaient franchi "le cap du milliard de dollars".

BP s'est effondré (-13,10%) mardi à la Bourse de Londres, les investisseurs s'alarmant de l'échec ce week-end de sa dernière tentative pour arrêter la fuite, qui consistait à cimenter le puits.


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