Marine Le Pen rencontre l'ambassadeur Ron Prosor: un malentendu, selon la mission israélienne
AFP
La mission israélienne à l'ONU a parlé jeudi soir de "malentendu", après la rencontre entre Marine Le Pen et l'ambassadeur israélien Ron Prosor, à l'occasion d'un déjeuner à l'ONU.
Marine Le Pen et Ron Prosor
"L'ambassadeur était là-bas en raison d'un malentendu", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la mission israélienne Karean Peretz. Elle n'a donné aucun détail sur les raisons de ce malentendu.
Mme Le Pen, actuellement en voyage aux Etats-Unis, a rencontré l'ambassadeur israélien dans le cadre d'un déjeuner auquel la candidate à l'élection présidentielle française avait invité plusieurs dizaines de diplomates et ambassadeurs francophones à l'ONU. Seuls quatre ambassadeurs étaient présents, au déjeuner, dont aucun francophone.
M. Prosor n'a pas participé au déjeuner. Il a quitté la salle, dressée pour 30 convives, après avoir bu un verre, environ 20 minutes après y être entré, a constaté l'AFP.
Après cette rencontre, Mme Le Pen a déclaré qu'elle espérait que la page du "détail" était tournée, référence à la déclaration de son père sur les chambres à gaz.
"Ce malentendu a duré des années et a servi de base à une caricature qui a nui à notre mouvement", a-t-elle ajouté.
"Je crois que ça lève une accusation (...) instrumentalisée par nos adversaires politiques pour tenter de nous écarter du pouvoir", a-t-elle ajouté. "Il est légitime qu'un grand parti comme le nôtre puisse avoir avec l'ensemble des représentants des nations des relations qui soient apaisées et normalisées".
Mme Le Pen a précisé qu'elle serait prête à se rendre en Israël, si elle y était invitée officiellement par le gouvernement israélien.
"Nous apprécions la diversité d'opinions", a déclaré l'ambassadeur après avoir rencontré Mme Le Pen, créditée de 17 à 19% des intentions de vote pour la présidentielle française.
"Nous avons parlé de l'Europe et d'autres questions, et j'ai beaucoup apprécié la conversation", a-t-il ajouté.
En 1987, Jean-Marie Le Pen avait déclaré qu'à ses yeux les chambres à gaz, dans lesquelles des millions de Juifs ont péri, étaient "un point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale".
Condamné en justice pour ces propos, il les avait réitérés en 1997 en Allemagne, puis à nouveau en avril 2008 dans le magazine "Bretons" et en mars 2009 au Parlement européen.
Pour l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la phrase de Jean-Marie Le Pen était un "très-bien-entendu". "Marine Le Pen tente au contraire d'utiliser des causes et des symboles pour obtenir un blanc-seing", ajoute l'organisation dans un communiqué vendredi.
Quatre ambassadeurs auprès de l'ONU ont participé au déjeuner: l'ambassadeur de Trinidad et Tobago Rodney Charles, celui de l'Uruguay Jose Luis Cancela et celui d'Arménie Garen Nazarian. Le numéro 2 de la mission japonaise Kazuo Kodama, qui a également rang d'ambassadeur, était également présent.
Mme Le Pen n'a pas tenu le discours de politique internationale préparé pour ce déjeuner, qui traitait notamment de la défense de la francophonie. Mais elle en a remis le texte, en français, à ses hôtes.
Elle doit poursuivre vendredi son voyage aux Etats-Unis par une visite de Manhattan, où elle pourrait rendre visite aux manifestants d'Occupy Wall Street. "Le message que je porte est en grande partie le même que le leur", a-t-elle dit.
Mercredi, elle avait brièvement rencontré au Congrès à Washington, Ron Paul, un républicain proche du "tea party", candidat à l'élection présidentielle américaine de 2012. Elle avait aussi rencontré Joe Walsh, républicain ultra-conservateur de l'Illinois, avant de se rendre devant le siège du FMI qu'elle a taxé "d'affameur des peuples".
Après New York, elle doit se rendre samedi en Floride.