Mauritanie: 3 occupants d'un véhicule bourré d'explosifs tués par l'armée
AFP
Nouakchott - L'armée mauritanienne a fait sauter mercredi matin un véhicule bourré d'explosifs "aux portes" de Nouakchott, tuant les trois occupants qui se trouvaient à bord, a appris l'AFP de source militaire.
"Le véhicule a été repéré à 12 km à l'entrée sud de Nouakchott et visé par un obus d'une unité spéciale de l'armée", a ajouté cette source. L'explosion, très forte, a été entendue dans plusieurs quartiers de la capitale.
La source a ajouté que les "trois terroristes à bord ont été soufflés par l'explosion". "Leurs corps déchiquetés sont difficilement identifiables", a-t-elle indiqué, en précisant qu'il y avait "des blessés légers" parmi les militaires.
Le véhicule visé faisait partie des trois recherchés depuis samedi par l'armée mauritanienne qui se trouvait en état d'alerte après avoir reçu des informations sur leur entrée en Mauritanie par la région de Néma (sud-est), près de la frontière avec le Mali.
Mardi, l'armée avait annoncé avoir arrêté un "terroriste" présumé dans le sud-ouest du pays, précisant continuer à rechercher un autre homme supposé appartenir à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les deux hommes se trouvaient à bord d'un véhicule tout-terrain, égalemant bourré d'explosifs.
Le troisième véhicule aurait également été retrouvé, selon une source militaire.
Samedi, un véhicule suspect s'était approché de la caserne de Néma, avant de prendre la fuite après des tirs de sommation.
C'est dans cette ville que le 25 août 2010, l'armée avait déjoué in extremis un attentat contre une caserne en neutralisant un kamikaze qui fonçait vers le bâtiment au volant d'une voiture bourrée d'explosifs.
Cette tentative d'attentat au cours de laquelle deux militaires avaient été légèrement blessés avait été revendiquée peu après par Aqmi.
La Mauritanie est l'un des pays les plus touchés par les activités d'Aqmi qui opère dans une immense zone désertique située aux confins de l'Algérie, de la Mauritanie, du Mali et du Niger, où elle commet attentats, enlèvements, essentiellement de ressortissants occidentaux, et divers trafics.
Le dernier attentat suicide en Mauritanie s'était produit en août 2009 à Nouakchott à proximité de l'ambassade de France.
En juillet 2010, l'armée mauritanienne avait mené l'offensive contre des bases d'Aqmi au Mali qui avaient pour but, selon Nouakchott, de déjouer une attaque programmée par Aqmi sur une caserne mauritanienne.
L'un des raids avait été mené conjointement avec l'armée française pour tenter de retrouver un otage français, Michel Germaneau, 78 ans.
Sept djihadistes avaient été tués et Aqmi avait revendiqué trois jours plus tard la mort de l'otage, tué selon l'organisation pour "venger" la mort de ses membres lors de ce raid.
Le 7 janvier, Aqmi a enlevé en plein centre de Niamey, dans le quartier le plus sécurisé de la capitale, deux jeunes Français, tués le lendemain lors d'une opération de sauvetage franco-nigérienne au Mali.
La branche maghrébine d'Al-Qaïda retient toujours en otages cinq Français, un Togolais et un Malgache enlevés mi-septembre 2010 sur un site d'extraction d'uranium du nord du Niger.