Meurtre des deux jeunes femmes asiatiques : la fille des Chirac "très choquée"

Le Point.fr/Cyriel Martin (avec agence)

Mme Anh Dao Traxel, fille adoptive de Jacques et Bernadette Chirac, s'est déclarée mercredi "très choquée" après le meurtre de deux jeunes femmes asiatiques, poignardées "comme des chiens" à Paris, alertant les responsables de l'État sur l'hypothèse d'un mobile racial.

Meurtre des deux jeunes femmes asiatiques : la fille des Chirac
Les deux victimes, âgées de 20 à 30 ans, ont été mortellement poignardées dans le 11e arrondissement de Paris mardi soir. On ignore le mobile du meurtre qui s'est déroulé peu après 20 h 30 dans un immeuble du 15 rue Crussol. "Elles ont été assassinées à l'arme blanche dans des conditions assez épouvantables", a déclaré le député maire du 11e Patrick Bloche, qui s'est rendu sur place dans la nuit. Christian Lambert, le directeur de cabinet du préfet de police, s'est également déplacé sur les lieux du crime. Peu avant 23 h 30, les fonctionnaires de la police technique et scientifique étaient toujours sur place pour relever des indices permettant d'identifier l'auteur de ce double meurtre. L'enquête a été confiée par le parquet de Paris à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.

"Je suis très choquée" a déclaré Mme Traxel, soulignant que "ces deux jeunes femmes ont été tuées comme des chiens". Elle s'est interrogée sur l'éventualité d'un mobile racial du ou des tueurs, alors que se multiplient, selon elle, les agressions contre les Asiatiques dans la capitale, et a réclamé que "toute la lumière soit faite sur les conditions et les mobiles de cette horrible barbarie". Mme Traxel "en appelle à Mme le ministre de l'Intérieur et à M. le président de la République", leur demandant de s'exprimer avec autant de force - "au cas où l'enquête révélerait un crime à caractère racial" - qu'ils le font "pour la communauté juive de France ou toutes les autres communautés comme cela est légitime pour des actes odieux, et à condamner fermement les auteurs de ses crimes".

Elle a justifié son inquiétude par la multiplication des "agressions visant des femmes d'origine chinoise et vietnamienne dans les quartiers des 10e, 11e, 12e et 13e arrondissements de Paris, depuis six mois : vols, insultes dans la rue, agressions dans les magasins". "La classe politique française et les médias ne doivent pas passer sous silence : il faut réagir avec la même ferveur que lorsque sont victimes des personnes d'origine juive, maghrébine, ou africaine", a ajouté Mme Traxel, qui estime que la communauté asiatique, qui se montre "discrète", doit maintenant se faire entendre et affirmer que "ça suffit".

À son arrivée du Vietnam avec un groupe de boat people en 1979, Mme Dao Traxel a été recueillie par le couple Chirac. Elle n'a pas été adoptée formellement, n'étant pas orpheline, mais "a toujours considéré Jacques et Bernadette Chirac comme (ses) seconds parents". Elle dirige aujourd'hui une organisation humanitaire, l'Étoile européenne du dévouement civil et militaire (EEDCM), qui se consacre à la solidarité avec les personnes âgées et les orphelins de fonctionnaires morts en service commandé.


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