Mouammar Kadhafi rencontre l'ex-agent Abdel Basset al Megrahi

Reuters

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a rencontré l'ancien agent condamné pour l'attentat de Lockerbie, Abdel Basset al Megrahi, montrent des images de la télévision libyenne retransmises samedi par la BBC.

Mouammar Kadhafi et Abdel Basset al Megrahi
Mouammar Kadhafi et Abdel Basset al Megrahi
Kadhafi a salué le "courage" de l'Ecosse, dont le gouvernement autonome a ordonné la libération de Megrahi pour des raisons humanitaires, ce dernier souffrant d'un cancer en phase terminale.

Il a en outre exprimé sa gratitude au Premier ministre britannique Gordon Brown et à la reine Elizabeth pour avoir "encourager" cette libération, qui - a-t-il souligné - ouvre la voie à un rapprochement entre Londres et Tripoli.

"Cette initiative est dans l'intérêt des deux pays (...) et de l'amitié personnelle entre eux et moi, et va à n'en pas douter se traduire positivement dans tous les domaines de la coopération entre les deux pays", a déclaré Mouammar Kadhafi, selon l'agence de presse libyenne Jana.

Les autorités britanniques nient avoir fait pression sur le gouvernement écossais en vue d'un rapprochement avec la Libye, pays producteur de pétrole.

"A cette heure, je tiens à adresser un message à nos amis en Ecosse, au Parti national et au Premier ministre écossais pour les féliciter de leur courage", a ajouté le dirigeant libyen.

Abdel Basset al Megrahi, qui purgeait une peine de prison à vie en Ecosse, est la seule personne à avoir été jugée - en 2001 - pour l'explosion du Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie en décembre 1988. L'attentat avait fait 270 morts, dont 189 Américains.

"ERREUR JUDICIAIRE"

Dans une interview parue samedi dans le Times de Londres, il promet d'apporter la preuve de son innocence.

"Mon message aux communautés britannique et écossaise est que je montrerai des éléments (pour me disculper) et leur demanderai d'être mon jury", déclare-t-il sans autres détails.

"S'il y a une justice en Grande-Bretagne, je serai acquitté ou le verdict sera annulé parce qu'il n'est pas solide. C'est une erreur judiciaire", dit-il au Times.

La décision du gouvernement autonome écossais de libérer Megrahi, accueilli ensuite en héros en Libye, a été condamnée par les autorités britanniques. Le président Barack Obama a déploré des scènes de liesse "hautement désagréables" à l'aéroport de Tripoli, à l'arrivée de Megrahi jeudi soir.

"Ne vous inquiétez pas, M. Obama", répond Megrahi dans son interview. "Je n'ai que trois mois (à vivre)."

L'ancien agent des services secrets libyens dit comprendre le sentiment de nombreux proches des victimes de l'attentat. "Ils éprouvent de la haine envers moi. C'est normal", dit-il tout en ajoutant que certaines familles lui ont écrit en prison pour lui dire qu'elles lui pardonnaient.

"Ils me croient coupable, ce qui ne l'est pas en réalité. Un jour, la vérité ne sera plus cachée comme elle l'est aujourd'hui", ajoute Megrahi.


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