Mozart dans un "opéra rock" tendance bouffon

AFP

Paris - Le Palais des sports de Paris accueille jusqu'au 1er novembre "Mozart, l'opéra rock", avant une tournée en province à partir de février: tout est si outrancier dans ce spectacle musical qu'il semble un avatar bouffon de l'"Amadeus" de Milos Forman.

Mozart, l'opéra rock
Mozart, l'opéra rock
En 1984, le film aux huit Oscars, adapté de la pièce de théâtre de Peter Shaffer, retraçait de façon romancée la vie hors normes d'un Mozart brûlant la chandelle par les deux bouts. Avec des libertés mais sans que le génie créateur du "divin" en pâtisse.

Mais les producteurs Dove Attia et Albert Cohen s'engouffrent jusqu'à la caricature dans la brèche des moeurs de patachon du compositeur et de son entourage. Mozart vu par le trou de la serrure, en somme.

On y cherchera en vain l'ineffable douceur du "Laudate Dominum" ou la grâce de l'"Ave Verum".

Galipettes, beuveries, empoignades de harengères se succèdent sous des titres évocateurs: "Les solos sous les draps", "La chanson de l'aubergiste" ou "Le bien qui fait mal".

Le spectacle s'ouvre sur un Colloredo, prince-archevêque de Salzbourg, décidé à brider la fougue d'un jeune compositeur épris de liberté.

Mozart, parcourant l'Europe avec sa mère, rencontre la famille Weber, assimilée ici aux âpres Thénardier des "Misérables" de Victor Hugo, tombe amoureux de leur fille Aloysia, mais doit la quitter.

La rivalité entre Aloysia Weber et sa soeur Constance, que Wolfgang épousera plus tard, évoque une cour de récréation: "Avec ta morale de bigote, tu prends ton pied quand tu tricotes, na na na na na", ou "en attendant tu m'exaspères, petite garce sous tes grands airs, na na na na na".

La mise en scène du talentueux Olivier Dahan -- à qui l'on doit notamment le film "La Môme" consacrée à Edith Piaf -- tente de combler l'indigence des propos, les magnifiques costumes celle de personnages burlesques.

La chorégraphie parfois très réussie de Dan Stewart doit par moments céder aux caprices de la caricature, lorsque les Papageno et Papagena de "La Flûte enchantée" sautillent comme des poules caquetantes prêtes à pondre.

Reste que Florent Mothe campe un Salieri crédible et émouvant avec son "Assasymphonie", référence de circonstance à "C'est Mozart qu'on assassine".


Commentaires (1)
1. Lighty le 20/01/2010 18:24
Il est horrible cet article, oui parce que tout simplement, Mozart l'Opera Rock est quand même un spectacle qui fait rêver et qui m a fait découvrir Mozart. C'est sur qu'en 2h de spectacle, ils ne peuvent pas mettre tout les morceaux de musiques de Mozart, mais on en retrouve quelques notes tout de même. Ensuite, moi ça m a donné envie de connaitre les musiques de Mozart, et même, rien que d en avoir parlé, j'ais lu le marriage de Figarro. Tout simplement parce que le spectacle m a donné envie, c'est peut être le but non ? C'est un divertissement avant tout.
On ressent bien tout le travail de tous, Florent est effectivement très émouvant dans son rôle, mais ne sous estimons pas Mikelangelo qui se doit de rester dans les normes d'un personnage assez étrange. Mozart n'était pas un sage. Ensuite, Maéva Méline a dû elle même y donner sa touche personnelle, puisque le personnage de Nannerl n'est pas très connu, dans le sens ou il y a peu de documentation à son sujet.
Solal donne à Léopold Mozart, l'air autoritaire mais franc qu'il se doit.
Les soeurs Weber...Eh bien, c'est logique, elle aiment le même homme, et pour être réaliste, on ne va pas les faire se disputer dans la plus grande classe. D'ailleurs, je trouve qu'on croit vraiment à chacun de leur personnage.
C'est un spectacle magnifique, qui a prit plus de deux ans de travail, et je trouve ça incroyable que des gens crachent dessus, alors qu'ils n'ont jamais fournit un travail tel que celui d'Albert Cohen et de Dove Attia.
Bref, un spectacle très beau à voir...
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