Musso en avant-première
canoe.ca
Depuis la parution de son premier roman, Et après..., en 2004, Guillaume Musso est devenu un véritable phénomène de l’édition française.
Preuve de sa popularité, Et après... a même été adapté au cinéma, avec Romain Duris et Evangeline Lilly dans les rôles principaux. Deux autres de ses romans sont en cours d’adaptation cinématographique.
Guillaume Musso a développé la particularité de placer l’intrigue de ses romans aux États-Unis, particulièrement à New York. Son dernier en date, Que serais-je sans toi ? n’échappe pas à la règle...
Le Journal de Montréal vous offre en primeur un extrait de ce nouveau roman, disponible en librairie dès le 7 mai.
San Francisco, Californie. Été 1995
Gabrielle a 20 ans
Elle est américaine, étudiante en troisième année à l’université de Berkeley.
Cet été-là, elle porte souvent un jean clair, un chemisier blanc et un blouson de cuir cintré. Ses longs cheveux lisses et ses yeux verts pailletés d’or la font ressembler aux photos de Françoise Hardy prises par Jean-Marie Périer dans les années 1960.
Cet été-là, elle partage ses journées entre la bibliothèque du campus et son activité de pompier volontaire à la caserne de California Street.
Cet été-là, elle va vivre son premier grand amour.
Martin a 21 ans
Il est français, vient de réussir sa licence de droit à la Sorbonne.
Cet été-là, il est parti aux États-Unis en solitaire pour perfectionner son anglais et découvrir le pays de l’intérieur. Comme il n’a pas un sou en poche, il enchaîne les petits boulots, travaillant plus de soixante-dix heures par semaine: serveur, vendeur de crèmes glacées, jardinier…
Cet été-là, ses cheveux noirs mi-longs lui donnent des airs d’Al Pacino à ses débuts.
Cet été-là, il va vivre son dernier grand amour.
Cafétéria de l’université de Berkley
— Hé, Gabrielle, une lettre pour toi !
Assise à une table, la jeune femme lève les yeux de son livre.
— Comment ?
— Une lettre pour toi, ma belle! répète Carlito, le gérant de l’établissement, en posant une enveloppe couleur crème à côté de sa tasse de thé.
Gabrielle fronce les sourcils.
— Une lettre de qui ?
— De Martin, le petit Français. Son travail est terminé, mais il est passé déposer ça ce matin.
Gabrielle regarde l’enveloppe avec perplexité et la glisse dans sa poche avant de sortir du café.
Dominé par son campanile, l’immense campus verdoyant baigne dans une atmosphère estivale. Gabrielle longe les allées et les contre-allées du parc jusqu’à trouver un banc libre, à l’ombre des arbres centenaires.
Là, toute à sa solitude, elle décachette la lettre avec un mélange d’appréhension et de curiosité.