Négociations bloquées en Guadeloupe, situation apaisée en Martinique

Le Point.fr

À peine conclu, l'accord salarial partiel en Guadeloupe apparaît fragilisé par le refus du Medef et de sept autres organisations patronales de le signer. Willy Angèle, président de l'antenne guadeloupéenne du Medef, affirme vouloir négocier sur sa propre proposition, "sur la table depuis lundi".

Négociations bloquées en Guadeloupe, situation apaisée en Martinique
Il exprime aussi, ce faisant, la position d'organisations patronales - CGPME, UPA, transports, BTP, tourisme et industrie notamment - qui affirment représenter 90 % des salariés guadeloupéens. "Nous ne participons plus à cette mascarade parce que ça fait un mois qu'on subit des menaces, des violences, des injures. (...) Nous voulons révéler le visage dictatorial du LKP", a expliqué vendredi au point.fr Christophe Louis, président de la CGPME Guadeloupe . Willy Angèle a accusé Élie Domota d'avoir "sauté par-dessus la table de négociations pour venir le frapper", ce que le préfet de Guadeloupe dément.
Willy Angèle rejette aussi la demande du Medef national de rejoindre les négociations, qui ont repris vendredi après-midi (en début de soirée à Paris), tant que sa sécurité ne sera pas "assurée". "Tout n'est pas encore résolu, mais ça progresse", avait observé quelques heures plus tôt à Paris Nicolas Sarkozy. Paralysée par une grève générale depuis près de six semaines, la Guadeloupe avait connu dans la nuit de jeudi à vendredi une avancée, avec l a signature d'un accord salarial partiel à l'issue de négociations marathon de près de huit heures. Selon le préfet de Guadeloupe, l'accord "théoriquement" applicable au 1er mars, ne concerne en l'état "que 15.000 à 17.000 des 85.000 salariés" du privé. Et selon le Medef de Guadeloupe, à peine 3.500 salariés seraient visés par l'accord. Le document prévoit que les salariés percevant jusqu'à 1,4 fois le Smic toucheront 200 euros d'augmentation : 100 versés par l'État pendant deux ans, 50 par les collectivités locales (conseils général et régional) et 50 par le patronat.
Situation apaisée en Martinique
Élie Domota a parlé au sujet de cet accord d'"un premier pas" et d'"un accord qui vaut son pesant d'or", sans appeler à la fin de la grève. Rosan Mounien, un autre dirigeant du LKP, a indiqué vendredi que le collectif aviserait "de l'attitude à tenir" sur cette question après une nouvelle journée de négociation samedi. 19 autres revendications sont désormais sur la table, dont le gel des loyers et la baisse des prix de produits de base. Le secrétaire d'État à l'Outre-mer, Yves Jégo, se projette de son côté dans l'après-crise en promettant un futur "plan de sauvetage de l'économie pour les Antilles", notamment en direction des PME.
Par ailleurs, le procureur de Guadeloupe a annoncé par ailleurs le placement en garde à vue de six personnes dans l'enquête sur la mort par balles du syndicaliste Jacques Bino, tué le 18 février près d'un barrage à Pointe-à-Pitre. Ils devraient être mis en examen samedi, selon une source proche du dossier.
À la Martinique, entrée dans la grève le 5 février, et qui avait basculé dans la violence depuis deux nuits, la situation semblait apaisée. Les rues de Fort-de-France ont été particulièrement calmes après l'appel à ne pas sortir de chez soi après 19 heures lancé par le préfet Ange Mancini. Le président du conseil général, Claude Lise (app-PS), espère "une issue favorable" samedi aux négociations sur les prix et les salaires. Pour les salaires, a-t-il rapporté, "nous en sommes arrivés au maximum, à 247 euros". Le Collectif du 5 février en réclame 250.


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