Netanyahu, en visite à Washington, appelé à faire des choix pour la paix

AFP

Washington - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé lundi Israël à faire des choix "difficiles mais nécessaires" pour la paix, au premier jour d'une visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visant à renouer les liens avec son allié.

George Mitchell et Benjamin Netanyahu
George Mitchell et Benjamin Netanyahu
Les relations sont passablement dégradées entre les Etats-Unis et Israël en raison du refus de M. Netanyahu de lâcher du lest sur la colonisation.

Mais une avancée vers la paix "exige que toutes les parties, y compris Israël, fassent des choix difficiles mais nécessaires", a déclaré Mme Clinton, selon des extraits d'un discours qu'elle doit prononcer au Congrès annuel de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le principal lobby pro-israélien. M. Netanyahu doit participer lundi à ce congrès.

Le chef du gouvernement israélien, qui doit rencontrer mardi le président Barack Obama, a accepté sous la pression américaine de faire des "gestes de bonne volonté" afin de relancer les négociations avec les Palestiniens.

Pour autant, le Premier ministre de droite n'a rien cédé sur un point capital: un gel de la colonisation à Jérusalem-Est, dont la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967.

Or la sérieuse crise diplomatique avec Washington a éclaté avec l'annonce de la construction de 1.600 logements dans un quartier juif de Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président Joe Biden à la mi-mars.

Mais, notent les responsables israéliens, il aura face à lui un président américain renforcé par sa victoire à la Chambre des représentants sur le plan de réforme du système de santé.

"Le succès exceptionnel, sur le plan intérieur, du président Obama va lui donner plus de poids pour relancer les négociations" entre Israël et les Palestiniens, stoppées depuis la fin 2008, a estimé le ministre israélien des Affaires sociales Yitzhak Herzog.

"Il est grand temps d'en finir avec la querelle avec Washington", a poursuivi ce ministre travailliste sur la radio militaire, soulignant l'importance des liens avec les Etats-Unis compte tenu de "la menace nucléaire iranienne".

En revanche, le vice-Premier ministre Sylvan Shalom, un proche de M. Netanyahu, a déploré qu'Israël "ait dû céder du lest uniquement pour permettre une rencontre avec Obama et le début de négociations indirectes avec les Palestiniens".

De son côté, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, s'est entretenu lundi à Amman avec le président palestinien Mahmoud Abbas pour tenter de lancer les négociations indirectes.

Il a affirmé qu'il cherchait à établir "les conditions qui permettront de lancer les pourparlers indirects", espérant qu'ils "mèneront vers un accord qui lancera le processus d'une paix globale au Moyen-Orient et permettra (l'établissement) de deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte".

Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erakat a rejeté sur Israël "la responsabilité du blocage des négociations par sa politique de colonisation à Jérusalem et de provocation".

M. Netanyahu avait écarté dimanche toute concession sur la colonisation à Jérusalem-Est en répétant que "la politique de construction à Jérusalem est la même que celle qui prévaut à Tel-Aviv".

Il aurait toutefois accepté d'éviter dans l'avenir de mettre les Etats-Unis dans l'embarras par des annonces intempestives de plans de colonisation.

Lundi, le ministre de l'Habitat, Ariel Attias, a renoncé à participer au lancement du chantier de 600 logements dans une implantation urbaine au nord de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, selon la radio militaire.

En outre, une commission de planification urbaine de la mairie de Jérusalem a ajourné une réunion prévue lundi. Elle devait donner son feu vert à la construction de 12 logements et d'un centre commercial dans le quartier de colonisation de Har Homa, près de Bethléem.


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