Nucléaire: Du mieux sur la sûreté, calendrier tendu pour Flamanville

Reuters

Paris - Le contexte en matière de sûreté nucléaire en France est aujourd‘hui “moins préoccupant” que début 2017, a estimé lundi l‘Autorité de sûreté nucléaire (ASN), soulignant cependant le calendrier “tendu” de démarrage de l‘EPR de Flamanville (Manche), événement majeur pour la filière prévu par EDF fin 2018.

Comparant ce début d‘année à début 2017, le gendarme du nucléaire a rappelé que la question de la teneur en carbone excessive de certains équipements du parc français avait été réglée, en particulier pour Flamanville, de même qu‘une partie des irrégularités de l‘usine Framatome (ex-Areva) du Creusot.

“Il y a un certain nombre de signes d‘amélioration et de perspectives d‘amélioration (...) qui me font dire que le contexte est moins préoccupant”, a déclaré son président Pierre-Franck Chevet, lors d‘une présentation des voeux à la presse de l‘ASN.

L‘ASN a validé en octobre l‘aptitude au service de la cuve de l‘EPR de Flamanville, considérant toutefois que le couvercle de cet équipement ne pourrait pas être utilisé au-delà de 2024.

L‘autorité a également indiqué que le passage en revue des dossiers de fabrication liés aux irrégularités et aux soupçons de falsifications du Creusot était achevé à près de 50%, qu‘il était “correctement mené”, avançait “bien”, et devrait se terminer fin 2018.

“Je ne peux pas exclure à l‘heure actuelle que, dans ces 50% de revue qui restent à mener, il puisse y avoir une mauvaise surprise”, a cependant ajouté Pierre-Franck Chevet, alors que l‘ASN vient d‘autoriser la reprise des fabrications du Creusot sous conditions.

L‘ASN juge en outre “tendu” le calendrier de mise en route de l‘EPR de Flamanville et indique qu‘il lui faudra “quelques mois” avant de donner son feu vert à cette opération une fois qu‘elle aura reçu le dossier complet d‘EDF sur le sujet.

“Le calendrier de sûreté s‘imposera”, a prévenu Pierre-Franck Chevet.

EDF vient d‘achever la phase des essais à froid du réacteur et prépare désormais les essais à chaud, qui débuteront en juillet 2018. Il a confirmé le 8 janvier qu‘il prévoyait un chargement du combustible et un démarrage du réacteur à la fin du quatrième trimestre 2018.

L‘autorité qualifie par ailleurs de “positive” la restructuration de la filière nucléaire, tout en se disant vigilante sur son résultat final.

“Nous serons attentifs à ce que (la) nouvelle capacité technique et financière arrive bien aux bons endroits (et) en quantité”, a indiqué son président.

L‘ASN a également souligné les difficultés persistantes d‘EDF en matière de gestion de la conformité des équipements nucléaires, notamment à la centrale du Tricastin l‘an dernier.

Pierre-Franck Chevet a précisé avoir demandé un “plan d‘action” à l’électricien public et prévoit de discuter avec lui de ce sujet à la fin du premier semestre.

Alors que le gouvernement prévoit d’être “très précis” en matière de fermetures de réacteurs dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) - prévue fin 2018 - et qu‘il compte s‘appuyer sur des critères économiques, sociaux et de sûreté, l‘ASN a en outre redit qu‘elle ne donnerait un premier avis qu‘en 2020 sur la prolongation de la durée de vie des centrales d‘EDF.


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