Estimant à 750 millions d'euros la numérisation de l'ensemble du patrimoine français, le ministre souligne qu'"il faut autant que possible arriver à construire un socle européen de réflexion" sur la relation avec le moteur de recherche américain.

"Qui peut faire ce travail ? Il y a l'épouvantail Google (...) Il y a aussi certainement en Europe, des gens capables de relever le défi. Il est temps de les repérer", déclare-t-il.

Evoquant le problème de l'"indexation" une fois le patrimoine numérisé - "Qui va nous guider dans l'immensité des collections virtuelles ? -, Frédéric Mitterrand évoque le risque que l'opérateur se retrouve "en position de force", s'il décide "de cesser son activité, ou de la faire payer".

"Diaboliser Google, ce serait tomber exactement dans leur discours qui consiste à dire : +Nous voulons le bien pour le monde entier+", déclare-t-il, en soulignant qu'il faut au contraire "trouver des solutions pratiques et surtout équilibrées entre la diffusion maximale des oeuvres et le respect du droit d'auteur".

"J'espère qu'il sera possible de concevoir avec Google des solutions communes. En tout état de cause, c'est à nous de réguler le Net, ce n'est pas au laisser-faire de nous dicter ses droits", poursuit-il à la veille du Forum d'Avignon (19-21 nov.) sur les liens entre culture et développement économique.

Le ministre de la Culture et de la Communication attend pour le 15 décembre les conclusions de la mission confiée à Marc Tessier sur la numérisation du patrimoine, dont il entend se servir "comme point de départ pour sensibiliser" ses partenaires européens. Il a également déposé un projet auprès de la commission sur le grand emprunt pour tenter de trouver un financement.

Le débat sur la numérisation du patrimoine a été lancé mi-août avec l'annonce que la Bibliothèque nationale de France (BNF) a entamé des discussions avec Google pour la numérisation de ses fonds.