Obama et Romney s'affrontent sur la politique étrangère pour leur dernier débat

AFP

BOCA RATON (Etats-Unis) - Barack Obama et Mitt Romney doivent s'affronter lundi soir en Floride (sud-est) pour leur dernier débat télévisé consacré à la politique étrangère, chacun ayant l'espoir de faire bouger les sondages qui les donnent au coude à coude à 15 jours de l'élection.

Obama et Romney s'affrontent sur la politique étrangère pour leur dernier débat
Le président et son adversaire républicain devaient se retrouver dans une université de Boca Raton, en Floride, pour leur troisième affrontement ce mois-ci. Le président avait raté sa première prestation le 3 octobre avant de se rattraper mardi dernier lors de la deuxième.

La politique étrangère, contrairement à l'économie, n'est pas considérée comme un facteur décisif dans le choix des électeurs américains, sauf situation grave, comme l'avait appris à ses dépens Jimmy Carter en 1980, lors de la longue crise des otages en Iran. George W. Bush, en 2004, avait au contraire profité de l'effet de rassemblement en période de guerre en Irak.

"Tout le monde reconnait que l'emploi et l'économie, d'autant plus après quatre années de reprise anémique, sont l'enjeu numéro un de l'élection", a déclaré à l'AFP Alex Wong, conseiller de politique étrangère de M. Romney.

M. Obama devrait faire valoir qu'il a tenu des promesses emblématiques comme le retrait d'Irak et la transition en Afghanistan, et a engrangé des succès contre Al-Qaïda.

La mort d'Oussama ben Laden en mai 2011 a en grande partie tué dans l'oeuf les reproches traditionnels que les républicains font aux démocrates: leur prétendue passivité en matière de sécurité.

Lundi, "Barack Obama va jouer la partition qui lui est donnée spontanément: c'est le commandant en chef des armées, il a ordonné le raid sur Ben Laden, les frappes de drones contre (l'imam yéménite Anwar) Al-Aulaqi et des milliers d'autres" suspects d'appartenance à la nébuleuse extrémiste, prédit Justin Vaïsse, du centre de réflexion Brookings.

Depuis le début de la campagne, M. Romney cherche à mettre en cause la stratégie de l'administration démocrate notamment dans le dossier iranien. Un développement de dernière minute devrait s'inviter dans ce débat avec un accord de l'Iran, selon le New York Times, pour des négociations directes avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire. Des informations démenties par Washington et Téhéran.

M. Romney, qui accuse M. Obama d'avoir "laissé tomber" Israël, lui reproche également son inaction en Syrie. La stratégie de M. Obama au Moyen-Orient "est en train de s'effondrer sous nos yeux", a-t-il lancé le 16 octobre.

M. Romney tente surtout de mettre en difficulté le président sortant sur la gestion de l'attaque du 11 septembre à Benghazi (Libye) qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur américain. Le candidat républicain devrait revenir à la charge après avoir accusé M. Obama d'avoir tardé à qualifier cet attentat de "terroriste". M. Obama avait en fait utilisé cet adjectif dès le lendemain de l'attaque.

Mitt Romney était arrivé à Boca Raton dès le weekend où il s'est préparé au débat, s'est rendu à l'église dimanche et est allé soutenir son équipe de campagne pour une partie de football sur la plage contre des journalistes. M. Obama, lui, s'était isolé dans la résidence présidentielle de Camp David, dans le Maryland.

Les candidats reprendront mardi matin leur campagne, sur un rythme de plus en plus frénétique. Le président a notamment prévu de se rendre dans six Etats entre mardi et jeudi, de la Floride à l'Ohio en passant par le Colorado, le Nevada, la Virginie et l'Illinois où il votera en avance jeudi.

Ces Etats sont considérés comme potentiellement décisifs pour la victoire le 6 novembre. A ce jeu, M. Obama détient toujours un avantage sur son adversaire, malgré leur égalité quasi parfaite dans les sondages nationaux.

Un sondage NBC/Wall Street Journal donnait dimanche les deux hommes avec 47% des voix chacun.

"Tout le monde savait que la course serait serrée et que cela se jouerait sur une poignée d'Etats", a relevé le maire démocrate de Chicago, Rahm Emanuel, interrogé sur la chaîne ABC dimanche.


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