Obama ouvre le G8 après avoir plaidé pour la croissance avec Hollande

AFP

Camp David - Le président américain Barack Obama a lancé vendredi soir le G8 à Camp David après avoir insisté avec son homologue français François Hollande sur l'impératif de la croissance économique, un dossier qui va dominer le programme de ce sommet de deux jours.

Obama ouvre le G8 après avoir plaidé pour la croissance avec Hollande
M. Obama a accueilli vers 20H00 (OOHOO GMT) les dirigeants des huit pays les plus industrialisés, ainsi que ceux de l'Union européenne, à l'entrée de la "Laurel Lodge", la principale résidence de ce domaine de campagne des présidents américains, à 100 km au nord-ouest de Washington.

Les dirigeants du G8 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Italie, France, Allemagne, Japon, Russie) ont participé dans la foulée à un dîner de travail d'un peu plus de deux heures, consacré aux dossiers brûlants sur la scène internationale, en particulier le nucléaire iranien, avant la reprise des discussions de la République islamique avec le "groupe des six" à Bagdad.

Selon un haut responsable américain ayant rendu compte de la teneur du dîner aux journalistes accompagnant M. Obama à Camp David, les dirigeants ont insisté sur le fait que c'était à Téhéran de prendre des mesures concrètes pour démontrer le caractère pacifique de son programme.

Parmi les autres thèmes évoqués ont figuré un autre programme nucléaire, celui de la Corée du Nord, ainsi que la répression sanglante en Syrie.

Samedi, les dirigeants du G8 se retrouveront au cours de cinq sessions de travail successives pour parler notamment de la question de la sécurité alimentaire, mais surtout de la crise de la dette dans la zone euro et du choix entre politiques de rigueur ou de croissance.

Reçu plus tô t vendredi pour la première fois à la Maison Blanche depuis qu'il a pris ses fonctions de président de la République française mardi, François Hollande a assuré que son homologue américain avait "pu marquer une convergence" de vues avec Paris sur la croissance.

A l'issue de leur entretien d'environ 90 minutes, M. Obama a assuré que le sommet du G8 évoquerait "une approche responsable de l'austérité budgétaire, couplée à des mesures énergiques pour la croissance".

Le président français, tout comme le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti, lui aussi présent à Camp David, souhaite orienter la politique économique de son pays vers davantage de croissance, à rebours de la rigueur professée par la chancelière allemande Angela Merkel.

Candidat à sa réélection le 6 novembre, le président Obama surveille de près la situation en Europe, de nature à provoquer des "vents contraires" pour l'économie américaine.

Au moment où le blocage politique en Grèce fait craindre un retour du pays à la drachme, M. Hollande a par ailleurs souligné que son hô te et lui-même avaient "la même conviction que la Grèce doit rester dans la zone euro".

Ce sommet du G8, qui sera suivi dimanche et lundi de celui de l'Otan à Chicago consacré à l'Afghanistan, est marqué par une absence, celle du président russe Vladimir Poutine qui a délégué son prédécesseur et Premier ministre, Dmitri Medvedev.

Moscou, avec Pékin, a bloqué l'adoption de résolutions contre le régime syrien au Conseil de sécurité de l'ONU.

Sur la Syrie, un haut responsable russe, Vadim Loukov, a affirmé aux journalistes à Washington que son pays continuerait à "défendre (sa) position, à ce sommet aussi". Mais le responsable américain précité, après le dîner, a assuré que les Russes n'écartaient pas une transition politique, concept encore à préciser.

Enfin, dans une rencontre marquée par des sujets sérieux, Mme Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron vont s'offrir une petite respiration: ils ont prévu de regarder ensemble la finale de la Ligue européenne des champions de foot-ball samedi entre Chelsea et le Bayern de Munich depuis la salle de cinéma de Camp David, selon un haut responsable américain.


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