Obsèques Ben Bella: Rabat proteste contre la présence du chef du Polisario
AFP
Rabat - Le Maroc a protesté contre la présence du chef du Front Polisario aux obsèques du premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, vendredi au cimetière d'Alger, et a décidé le retrait de sa délégation dépêchée en Algérie, a-t-on appris de source officielle.
Le Maroc "a retiré sa délégation" des "obsèques de feu Ahmed Ben Bella en raison de la présence protocolaire d'une délégation du Polisario", a rapporté l'agence marocaine de presse MAP.
Le Polisario est un mouvement armé qui, avec le soutien politique et militaire de l'Algérie, revendique l'indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc.
Avant l'inhumation du corps, la délégation marocaine s'était pourtant recueillie devant la dépouille du président défunt qui était exposée au palais du peuple à Alger.
Mais, selon l'agence marocaine MAP, une fois arrivée au cimetière Al-Alia, la délégation marocaine s'est retirée "immédiatement" des funérailles après s'être rendue compte de la "présence protocolaire" d'une délégation du Front Polisario "conduite par Mohamed Abdelaziz".
La délégation a regagné "l'aéroport d'Alger où elle a été saluée comme à son arrivée par le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahya", a ajouté la MAP.
Cet incident diplomatique n'a été signalé ni par les médias ni par les autorités en Algérie.
Cette présence de la délégation marocaine à Alger et les messages de condoléances adressées par le roi du Maroc au président algérien et à la famille d'Ahmed Ben Bella avaient pourtant nourri les espoirs d'un réchauffement des relations maroco-algériennes.
Le conflit du Sahara occidental vient rappeler les difficultés de normalisation totale des relations entre le Maroc et l'Algérie malgré le début d'un récent rapprochement entre les deux pays.
Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc, une zone que le royaume considère comme faisant partie "intégrante" de son territoire.
Rabat propose une large autonomie pour cette région, avec un gouvernement et un parlement locaux, sous sa souveraineté. Le Front Polisario rejette le plan marocain et réaffirme l'indépendance de ce territoire désertique.