Pakistan: nouvelle attaque à l'aéroport de Karachi

AFP

Karachi - L'aéroport de Karachi, le plus important du Pakistan, était mardi à la mi-journée à nouveau attaqué, au lendemain d'un assaut taliban qui y avait fait 37 morts, selon les autorités locales.

Tous les vols prévus à l'aéroport ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre, a déclaré un porte-parole de l'Aviation civile.

"Les assaillants affrontent les forces de sécurité de l'aéroport au niveau d'un poste de contrôle", a déclaré à l'AFP un porte-parole de ces forces de sécurité.

L'attaque a eu lieu à 500 mètres environ de l'entrée principale du périmètre de l'aéroport, et encore plus loin des terminaux de passagers. Les télévisions locales montraient des véhicules des forces paramilitaires et ambulances qui s'y précipitaient.

L'armée pakistanaise a annoncé dans la foulée dans un communiqué avoir envoyé des soldats sur place "pour soutenir les forces de sécurité qui affrontent les terroristes".

"Nous sommes en train d’évacuer des passagers", a de son côté précisé un porte-parole de la compagnie aérienne publique PIA, Mashud Tajwar.

L'aéroport avait déjà été attaqué dans la nuit de dimanche à lundi par un commando taliban lourdement armé, un assaut qui a duré plus de 12 heures et fait 37 morts, dont les dix assaillants.

Cette première attaque a soulevé depuis lundi des questions sur la manière dont un tel commando rebelle a pu s'introduire dans l'une des zones les plus stratégiques, et donc en principe les plus sécurisées, du pays.

Cet assaut, l'un des plus meurtriers de ces derniers mois au Pakistan, a été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays et proche d'Al-Qaïda, dont les innombrables attaques ont fait plus de 6.000 morts depuis 2007.

Mardi matin tôt, à l'autre bout du pays, l'armée pakistanaise a bombardé la vallée de Tirah (nord-ouest), un instable repaire de divers groupes rebelles dont le TTP. Elle a dit avoir détruit "neuf repaires de terroristes" et tués 15 d'entre eux, un bilan qui ne pouvait être confirmé de source indépendante.

La première attaque de l'aéroport symbolisait déjà selon plusieurs analystes l'échec de la stratégie d'apaisement du gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif qui a proposé ces derniers mois des négociations de paix au TTP, sans résultats.

Elle a relancé les appels d'une partie de la société civile à ne faire aucune concessions au TTP et à lancer une offensive militaire terrestre dans son principal bastion, la zone tribale du Waziristan du Nord, pour le mettre hors d'état de nuire.


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