Pamuk et d'autres écrivains légitiment la répression au Sri Lanka, selon RSF
AFP
Paris - L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a accusé jeudi le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk et d'autres écrivains étrangers de légitimer la répression au Sri Lanka en participant à un festival de littérature organisé prochainement dans l'île.

Orhan Pamuk
Des dizaines d'auteurs étrangers, dont le Turc Orhan Pamuk, lauréat du prix Nobel de littérature 2006, sont attendus au Sri Lanka pour l'événement littéraire qui se tient dans la ville de Galle (sud) à partir du 26 janvier.
Selon l'organisation, "ce n'est pas le bon moment pour d'éminents écrivains internationaux tels que vous de donner une légitimité à la suppression de la liberté de parole" organisée par le gouvernement du Sri Lanka.
RSF s'est associé à l'organisation sri lankaise Journalists for Democracy (JDS) pour dénoncer la venue des écrivains.
Ces deux organisations ont été soutenues par des auteurs tels que l'Américain Noam Chomsky, l'Indienne Arundhati Roy, le Britannique Ken Loach et le Britannique d'origine pakistanaise Tariq Ali.
Au moins 17 journalistes et personnes travaillant dans la presse ont été tués au Sri Lanka ces dix dernières années.
Le 24 janvier, les proches du caricaturiste sri lankais Prageeth Eknaligoda commémoreront sa mystérieuse disparition un an plus tôt, à la veille de l'élection présidentielle. RSF a appelé les autorités sri lankaises à "tout mettre en oeuvre" pour retrouver ce journaliste.
De nombreux journalistes exercent une autocensure quotidienne pour éviter tout problème avec les autorités, selon des associations de défense des droits de l'homme.
Le Sri Lanka, dirigé par Mahinda Rajapakse depuis 2005, est toujours en état d'urgence, ce qui permet à la police d'avoir des pouvoirs élargis en matière de détention de suspects ou de supposés dissidents.
L'état d'urgence avait été mis en place lors de la sanglante guerre civile contre la rébellion séparatiste des Tigres tamouls, qui a pris fin en mai 2009.