Paris: "le combat va se renforcer" contre Al-Qaïda au Maghreb islamique
AFP
Paris - Le Premier ministre français François Fillon a assuré mardi que "le combat va se renforcer" contre l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ayant revendiqué dimanche l'exécution de l'otage Michel Germaneau enlevé au Sahel en avril.
François Fillon
Cela signifie-t-il traquer les terroristes pour les livrer à la justice ou pratiquer la vengeance ? "La France ne pratique pas la vengeance, en revanche nous avons des accords avec les gouvernements de la région et en particulier avec le gouvernement mauritanien, avec le gouvernement malien pour traquer ces terroristes et les livrer à la justice".
La dépouille de Michel Germaneau, 78 ans, n'a pas été retrouvée, a également indiqué François Fillon.
Il n'a pas confirmé les informations d'un élu du nord du Mali selon lesquelles l'otage aurait été "décapité" samedi sous les yeux du chef de l'unité radicale d'Aqmi qui le détenait, Abdelhamid Abou Zeid. "Ce sont des informations que je ne confirme pas parce que je pense qu'elles sont inexactes", a déclaré M. Fillon.
"Lorsque ce même groupe a assassiné il y a un an un otage britannique dans les mêmes conditions, jamais sa dépouille n'a été retrouvée", a-t-il souligné.
Enlevé le 19 avril dans le nord du Niger, puis tombé entre les mains d'Aqmi, Michel Germaneau était détenu au Mali par une cellule dirigée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd qui avait déjà tué, il y a 13 mois, un otage britannique, Edwin Dyer.
Le chef d'Aqmi Abou Moussab Abdel Wadoud, avait annoncé dimanche soir sur la chaîne Al-Jazira que le groupe avait "exécuté" la veille Michel Germaneau, "pour venger (...) six frères tués dans la lâche opération de la France" aux cô tés des forces mauritaniennes contre une unité de l'organisation djihadiste.
Des militaires français et mauritaniens ont mené le 22 juillet une opération conjointe contre un camp d'Aqmi au Mali, dont Paris pensait qu'il abritait peut-être Michel Germaneau.
Sept membres d'Aqmi ont été tués lors de cette opération, tandis que quatre ont pu prendre la fuite, selon le gouvernement mauritanien.
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner est par ailleurs arrivé lundi soir dans la région pour examiner avec les autorités locales et les ambassadeurs de France les mesures de sécurité à prendre pour les Français.
Après s'être entretenu lundi soir avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, M. Kouchner devait rencontrer mardi le président Amadou Toumani Touré à Bamako puis se rendre dans la foulée au Niger.
Aqmi opère dans une vaste zone désertique aux confins de la Mauritanie, de l'Algérie, du Mali et du Niger.
Concernant la menace terroriste en France, "le niveau d'alerte est très élevée, on est au niveau maximum du plan (de sécurité) Vigipirate", a ajouté le Premier ministre.
"On déjoue effectivement plusieurs attentats chaque année en France et dans les pays voisins et nous n'allons pas relâcher notre effort", a-t-il encore indiqué.