Pendant plus de deux heures, DSK et Tristane Banon campent sur leur position
AFP
Paris - Dominique Strauss-Kahn et Tristane Banon sont restés face à face durant plus de deux heures jeudi dans les locaux de la police judiciaire parisienne, chacun maintenant sa version des faits sur les accusations de tentative de viol, selon la défense de l'ex-patron du FMI.
Tristane Banon et de Dominique Strauss-Kahn
Contactée par l'AFP, Tristane Banon, qui a choisi de s'exprimer au JT de TF1 à 20H00, s'est refusée à tout commentaire après cette confrontation qu'elle avait réclamée.
Arrivé vers 09H00 en voiture, DSK est sorti à pied des locaux de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) peu après 11H30. Sourire légèrement crispé, il est entré dans son véhicule sans faire de déclaration. Tristane Banon était arrivée vers 08H30 en voiture et a quitté les lieux discrètement.
Cette confrontation, en l'absence des avocats des protagonistes, pourrait être le dernier acte de l'enquête préliminaire menée depuis début juillet par la BRDP avant une décision du parquet de Paris.
Tristane Banon, écrivain et journaliste de 32 ans, a porté plainte contre DSK début juillet au moment où sont apparus à New York les premiers doutes quant à la crédibilité de la femme de chambre qui accusait celui qui était encore patron du FMI de l'avoir violée dans un hôtel de Manhattan en mai.
"Je voudrais qu'il soit en face de moi et qu'il me dise droit dans les yeux que ce sont des faits +imaginaires+. Je voudrais le voir me dire ça", avait dit Tristane Banon sur RTL le 22 septembre.
A plusieurs reprises, la journaliste a affirmé que DSK avait tenté de la violer lors d'un entretien professionnel dans un appartement parisien en février 2003, décrivant un pugilat. Dominique Strauss-Kahn a parlé d'une "scène imaginaire".
Lors de son audition, le 12 septembre, par la BRDP de la police judiciaire parisienne, DSK avait concédé avoir fait "des avances" à la jeune femme, selon une source proche de l'enquête.
Dans sa confession télévisée sur TF1 le 18 septembre, il avait affirmé qu'"aucune violence" n'avait été portée sur Tristane Banon. "J'ai été entendu comme témoin. J'ai dit la vérité que dans cette rencontre, il n'y avait eu aucun acte d'agression, aucune violence, je n'en dirai pas plus", avait-il dit.
Il a répliqué à son accusatrice par une plainte en dénonciation calomnieuse, dont l'examen devra attendre l'issue des poursuites engagées par l'écrivain.
Cette confrontation est "une procédure assez classique dans la mesure où les deux versions s'opposent", a expliqué à l'AFP une source policière.
Désormais, les policiers, qui ont entendu une vingtaine de témoins dans ce dossier, dont le candidat à la primaire socialiste François Hollande, devraient remettre dans les prochains jours leur rapport d'enquête au parquet.
Celui-ci a plusieurs possibilités: déclarer que les faits sont prescrits, classer sans suite ou bien confier une information judiciaire à un juge d'instruction.
Le parquet n'a aucun délai pour prendre sa décision. Mais en cas de classement, Tristane Banon a prévenu qu'elle poursuivrait son combat judiciaire. Dans ce cas, elle déposerait une autre plainte en se constituant "partie civile", ce qui entraînerait automatiquement la désignation d'un juge d'instruction.