Pinga en RDC : classé zone rouge dans le jargon onusien
BBCAfrique
Plus d’un mois après la fin des opérations conjointes lancées par les armées congolaise et rwandaise contre les milices Hutu des FDLR, la paix et la stabilité n’ont pas regagné tout le Nord Kivu.
Depuis que les Forces de Défense Rwandaises se sont retirées, des groupes du FDLR, dont certains chefs qui ont participé au génocide de 1994, ont repris nombre de leurs anciennes positions provoquant de nouvelles vagues de violences et de déplacements de population.
La mission des Nations unies au Congo, la MONUC, a indiqué apporter son soutien à l’armée congolaise pour de nouvelles opérations militaires mais beaucoup doutent de la capacité des FARDC à neutraliser les rebelles Hutu-Rwandais.
Notre correspondant en RDC, Thomas Fessy s’est rendu à Pinga dans le Nord Kivu. Une vingtaine de Casques Bleus sud-africains patrouillent, l’arme au poing, dans la poussière de Pinga. Situé dans une cuvette au milieu des montagnes du territoire de Walikale à plus de 100 kilomètres au nord-ouest de Goma, Pinga est classé zone rouge dans le jargon onusien.
En effet, ce village est encerclé de différents groupes armés dont les FDLR que l’armée rwandaise était pourtant venue chasser. Près d’un millier de combattants Hutu-Rwandais sont positionnés dans la forêt sur un rayon d’à peine 60 kilomètres.
La MONUC indique avoir repoussé une attaque de représailles des rebelles, mais elle n’a pu empêcher le meurtre du chef du village, il y a quelques semaines.
170 Casques Bleus sont ici pour venir en appui aux soldats congolais trois fois moins nombreux.
Le capitaine Karl Fuller chargé de la zone s’inquiète : "Certains soldats congolais n’ont pas été payés ces trois derniers mois et les rations alimentaires n’arrivent pas. Certains d’entre eux ont dit qu’ils allaient laisser les FDLR faire ce qu’ils veulent si la situation ne change pas. D’autres ont même affirmé qu’ils se serviraient de leurs armes pour réquisitionner de quoi manger dans le village. Donc je suis vraiment inquiet. Si le gouvernement ne fait rien pour eux, cela va devenir un vrai problème et la MONUC risque de devoir intervenir contre les FARDC pour protéger la population."
A Pinga, ancienne place forte du commerce de minerais tenu par les FDLR, la population demande également le renforcement des positions congolaises.
Le soir, la majorité des villageois se réfugient devant la base de la MONUC.
"Pendant la nuit c'est l'insécurité totale parce que c'est à ce moment-la que les FDLR viennent ici.", a confié un des habitants.
Un autre a tenu aussi à témoigner : "Pendant la nuit, si les gens restent chez eux ils peuvent être tués, donc tout le monde quitte sa maison pour aller à côté de la base de la MONUC. C'est là-bas que les gens se camouflent."
Contrairement au succès annoncé par les gouvernements congolais et rwandais, les opérations militaires du mois de février n’ont pas atteint leur objectif.
La mission des Nations unies au Congo, la MONUC, a indiqué apporter son soutien à l’armée congolaise pour de nouvelles opérations militaires mais beaucoup doutent de la capacité des FARDC à neutraliser les rebelles Hutu-Rwandais.
Notre correspondant en RDC, Thomas Fessy s’est rendu à Pinga dans le Nord Kivu. Une vingtaine de Casques Bleus sud-africains patrouillent, l’arme au poing, dans la poussière de Pinga. Situé dans une cuvette au milieu des montagnes du territoire de Walikale à plus de 100 kilomètres au nord-ouest de Goma, Pinga est classé zone rouge dans le jargon onusien.
En effet, ce village est encerclé de différents groupes armés dont les FDLR que l’armée rwandaise était pourtant venue chasser. Près d’un millier de combattants Hutu-Rwandais sont positionnés dans la forêt sur un rayon d’à peine 60 kilomètres.
La MONUC indique avoir repoussé une attaque de représailles des rebelles, mais elle n’a pu empêcher le meurtre du chef du village, il y a quelques semaines.
170 Casques Bleus sont ici pour venir en appui aux soldats congolais trois fois moins nombreux.
Le capitaine Karl Fuller chargé de la zone s’inquiète : "Certains soldats congolais n’ont pas été payés ces trois derniers mois et les rations alimentaires n’arrivent pas. Certains d’entre eux ont dit qu’ils allaient laisser les FDLR faire ce qu’ils veulent si la situation ne change pas. D’autres ont même affirmé qu’ils se serviraient de leurs armes pour réquisitionner de quoi manger dans le village. Donc je suis vraiment inquiet. Si le gouvernement ne fait rien pour eux, cela va devenir un vrai problème et la MONUC risque de devoir intervenir contre les FARDC pour protéger la population."
A Pinga, ancienne place forte du commerce de minerais tenu par les FDLR, la population demande également le renforcement des positions congolaises.
Le soir, la majorité des villageois se réfugient devant la base de la MONUC.
"Pendant la nuit c'est l'insécurité totale parce que c'est à ce moment-la que les FDLR viennent ici.", a confié un des habitants.
Un autre a tenu aussi à témoigner : "Pendant la nuit, si les gens restent chez eux ils peuvent être tués, donc tout le monde quitte sa maison pour aller à côté de la base de la MONUC. C'est là-bas que les gens se camouflent."
Contrairement au succès annoncé par les gouvernements congolais et rwandais, les opérations militaires du mois de février n’ont pas atteint leur objectif.