Plan de départs volontaires pour 1.800 salariés de Michelin

Reuters

Michelin a annoncé mercredi un plan de départs volontaires sur trois ans concernant 1.800 salariés en France dans le cadre d'une réorganisation de ses sites de production censée améliorer sa compétitivité.

Plan de départs volontaires pour 1.800 salariés de Michelin
Le fabricant de pneus a présenté parallèlement un dispositif qui affectera cette année 1.093 salariés, parmi lesquels 598 seront reclassés au sein du groupe et 495 quitteront la société dans le cadre de "mesures d'âge", principalement des passages au temps partiel.

Michelin embauchera par ailleurs 500 personnes par an dans les trois ans à venir pour compenser le plan de départs volontaires, ont précisé des porte-parole du groupe.

Le groupe a enfin annoncé qu'il comptait investir plus de 100 millions d'euros dans son centre de recherche et développement de Clermont-Ferrand, où se trouve le siège de la compagnie.

Les usines directement concernées par le plan qui sera présenté lors d'un comité central d'entreprise le 24 juin sont celles de Seclin (Nord), Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et Tours (Indre-et-Loire).

L'usine de Seclin, qui emploie 276 personnes, sera fermée et sa production transférée à Gavranches, à côté de Clermont-Ferrand. Les salariés, qui s'attendaient à un plan de licenciement mais pas à la fermeture du site, sont sous le choc.

"Tout le monde est dégoûté et abattu, je ne sais pas quoi penser", a déclaré l'un d'entre eux, Guillaume Pottier.

A la sortie du Conseil des ministres, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, à la sortie du Conseil des ministres, s'est déclaré "préoccupé" par la situation chez Michelin.

"Michelin met tout sur la table pour que ça se passe le mieux possible et on va travailler avec eux pour être tout de suite sur le pont et éviter que qui que ce soit reste au bord de la route", a-t-il affirmé.

CRAINTE DE LICENCIEMENTS ÉCONOMIQUES

Hervé Cerrusca, secrétaire du syndicat FO chez Michelin, a déclaré attendre de connaître les intentions réelles du gouvernement.

"Les propositions de mobilité ne suffiront pas, donc cela risque de se traduire par des licenciements économiques", a-t-il souligné.

Il a ajouté s'attendre à l'organisation d'une réunion intersyndicale à la fin de cette semaine ou en début de semaine prochaine pour décider d'une éventuelle action.

Philippe Verneuil, directeur général de Michelin Europe, a argué sur RTL que le plan mis en place permettrait à Michelin d'éviter une délocalisation de ses activités hors d'Europe.

"Il y a un futur industriel pour nos sites en Europe de l'Ouest. Aujourd'hui en France, il y a une condition, c'est que ces sites soient performants", a-t-il expliqué.

Michelin compte investir 50 millions d'euros à Montceau-les-Mines, qui emploie 1.383 salariés, pour spécialiser le site dans les pneus de génie civil et les mélanges de gommes. Son activité actuelle de pneus de tourisme sera regroupée avec celle d'autres usines du groupe en Europe occidentale.

A Tours, où travaillent 1.248 personnes, Michelin investira 15 millions d'euros pour spécialiser le site dans les pneus poids lourds technologiques, entraînant le transfert de l'atelier de mélange de gommes vers les usines de Montceau et de Cholet.

Quant au site de Cholet (Maine-et-Loire), qui emploie environ 1.400 salariés, il bénéficiera au contraire du transfert de la production de pneus de camionnettes en provenant d'une usine européenne du groupe.

Michelin employait 117.565 personnes dans le monde fin 2008.

L'action en Bourse de Paris perdait 3,41% à 41,50 euros vers 14h00.


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