Poser la question de l'indépendance ? La Nouvelle-Calédonie s'interroge
AFP/Claudine WERY
Un référendum d'autodétermination doit être organisé en Nouvelle-Calédonie entre 2014 et 2018, mais à la veille des élections provinciales du 10 mai, la nécessité d'un tel scrutin soulève le débat tant chez les anti-indépendantistes que chez les indépendantistes Kanaks.
"L'époque du référendum simpliste où l'un gagne et l'autre perd est révolue en Nouvelle-Calédonie. Le seul référendum qui vaille sera celui d'approbation d'un nouvel accord dans un pays paisible", estime Jean-Yves Faberon, professeur de droit.
A 20.000 km de la métropole dans le Pacifique sud, la Nouvelle-Calédonie a connu entre 1984 et 1988 des années de violences entre indépendantistes kanaks et Européens pro-français.
Grâce aux accords de Matignon (1988) puis à celui de Nouméa (1998), les communautés ont retrouvé la paix et les antagonismes politiques se sont apaisés. Un transfert progressif de compétences assure à l'archipel une autonomie grandissante et irréversible.
Jadis revendiquée, "l'indépendance kanak socialiste (IKS)", bien que toujours inscrite dans le sigle du FLNKS, a disparu des discours.
Ténor du camp indépendantiste, Paul Néaoutyine, président de la Province nord, milite pour que le référendum porte sur une solution consensuelle et non, comme prévu, sur le transfert par la France à la Calédonie des compétences régaliennes (justice, défense, monnaie, ordre public, affaires étrangères).
"La Nouvelle-Calédonie aura été décolonisée. La solution qu'on va trouver ensemble sera forcément originale", estime le leader kanak.
Proche de l'extrême gauche, le Parti travailliste, récente émanation du syndicat indépendantiste USTKE, est favorable à un référendum d'autodétermination dès 2014, mais sa vision de l'indépendance est nuancée.
"Nous préférons parler de souveraineté, de capacité à choisir ses interdépendances. Nous voulons un État souverain avec des accords d'association, mais pas seulement avec la France car on est dans le Pacifique", déclare Gérard Jodar, l'un des dirigeants du parti.
Isolé, le Rassemblement-UMP est le seul à droite à vouloir aussi un vote dès 2014, mais dans l'optique "de purger l'indépendance".
"Il faut lever cette barrière au plus vite pour donner du temps à l'accord de Nouméa et être pleinement français en 2030 grâce à cet accord", estime le député UMP Pierre Frogier, assurant que sa démarche est pacifique.
D'autres partis de droite, tels que l'Avenir Ensemble (AE) et Calédonie Ensemble (CE), redoutent en revanche que ce scrutin ne dresse les communautés les unes contre autres.
"On connaît le résultat, il y aura entre 60 et 65% de non à l'indépendance. Alors quel intérêt?. Il faut faire un vote sur quelque chose qui rassemble, aux confins de l'autonomie", préconise Philippe Gomes, président de la Province sud (CE), évoquant "une petite nation dans la nation française".
Président du gouvernement calédonien, Harold Martin (AE) entend dès le lendemain des élections du 10 mai "discuter d'un nouvel accord".
L'ancien député UMP Jacques Lafleur, figure emblématique du Caillou, défend lui un "pacte cinquantenaire" avec la France, dans le cadre d'une large autonomie.
De passage en mai 2008, l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, "père" des accords de Matignon, avait déclaré que "le concept d'indépendance n'avait plus de sens".
"Sont reconnues nations indépendantes celles qui ont les pouvoirs monétaire, de défense et de souveraineté civile (...) Toutes ces parties, jamais la Nouvelle-Calédonie ne les demandera", avait-il déclaré.
A 20.000 km de la métropole dans le Pacifique sud, la Nouvelle-Calédonie a connu entre 1984 et 1988 des années de violences entre indépendantistes kanaks et Européens pro-français.
Grâce aux accords de Matignon (1988) puis à celui de Nouméa (1998), les communautés ont retrouvé la paix et les antagonismes politiques se sont apaisés. Un transfert progressif de compétences assure à l'archipel une autonomie grandissante et irréversible.
Jadis revendiquée, "l'indépendance kanak socialiste (IKS)", bien que toujours inscrite dans le sigle du FLNKS, a disparu des discours.
Ténor du camp indépendantiste, Paul Néaoutyine, président de la Province nord, milite pour que le référendum porte sur une solution consensuelle et non, comme prévu, sur le transfert par la France à la Calédonie des compétences régaliennes (justice, défense, monnaie, ordre public, affaires étrangères).
"La Nouvelle-Calédonie aura été décolonisée. La solution qu'on va trouver ensemble sera forcément originale", estime le leader kanak.
Proche de l'extrême gauche, le Parti travailliste, récente émanation du syndicat indépendantiste USTKE, est favorable à un référendum d'autodétermination dès 2014, mais sa vision de l'indépendance est nuancée.
"Nous préférons parler de souveraineté, de capacité à choisir ses interdépendances. Nous voulons un État souverain avec des accords d'association, mais pas seulement avec la France car on est dans le Pacifique", déclare Gérard Jodar, l'un des dirigeants du parti.
Isolé, le Rassemblement-UMP est le seul à droite à vouloir aussi un vote dès 2014, mais dans l'optique "de purger l'indépendance".
"Il faut lever cette barrière au plus vite pour donner du temps à l'accord de Nouméa et être pleinement français en 2030 grâce à cet accord", estime le député UMP Pierre Frogier, assurant que sa démarche est pacifique.
D'autres partis de droite, tels que l'Avenir Ensemble (AE) et Calédonie Ensemble (CE), redoutent en revanche que ce scrutin ne dresse les communautés les unes contre autres.
"On connaît le résultat, il y aura entre 60 et 65% de non à l'indépendance. Alors quel intérêt?. Il faut faire un vote sur quelque chose qui rassemble, aux confins de l'autonomie", préconise Philippe Gomes, président de la Province sud (CE), évoquant "une petite nation dans la nation française".
Président du gouvernement calédonien, Harold Martin (AE) entend dès le lendemain des élections du 10 mai "discuter d'un nouvel accord".
L'ancien député UMP Jacques Lafleur, figure emblématique du Caillou, défend lui un "pacte cinquantenaire" avec la France, dans le cadre d'une large autonomie.
De passage en mai 2008, l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, "père" des accords de Matignon, avait déclaré que "le concept d'indépendance n'avait plus de sens".
"Sont reconnues nations indépendantes celles qui ont les pouvoirs monétaire, de défense et de souveraineté civile (...) Toutes ces parties, jamais la Nouvelle-Calédonie ne les demandera", avait-il déclaré.