Pour Mandela, l'Afrique du Sud se prépare à être le centre du monde

AFP

Johannesburg - L'Afrique du Sud se prépare à être le centre du monde pour une semaine, avec une série d'hommages à Nelson Mandela et des funérailles nationales en présence des dirigeants du monde entier, jusqu'à son inhumation le 15 décembre dans son village de Qunu (sud).

Des hommes politiques, dont des chefs d'Etat, anciens ou actuels, des artistes, des dirigeants spirituels venus de toute la planète se joindront aux Sud-Africains pour célébrer la mémoire de cette icône mondiale, décédé jeudi à Johannesburg à 95 ans, après avoir lutté contre la mort pendant six mois et toute sa vie contre l'injustice au prix de 27 ans de prison.

Le président des Etats-Unis Barack Obama et deux de ses prédécesseurs, George W. Bush et Bill Clinton, iront ainsi rendre hommage à Nelson Mandela la semaine prochaine en Afrique du Sud.

"Nous devons travailler tous ensemble pour organiser les funérailles les plus dignes pour ce fils exceptionnel de notre pays, et le père de notre jeune nation", a souligné vendredi le président sud-africain Jacob Zuma.

Le gouvernement sud-africain doit encore clarifier quand seront accueillis les grands de ce monde. "Nous ne savons pas très bien, nous serons briefés demain" (samedi) par Pretoria, a indiqué vendredi un diplomate étranger.

Mais les Sud-Africains n'ont pas attendu les cérémonies officielles pour rendre hommage au premier président noir du pays, dont le charisme et la générosité ont, selon la plupart d'entre eux, évité une guerre civile au pays au début des années 1990, quand la minorité blanche s'est résolue à rendre le pouvoir à la majorité noire. Dans la rue, à la radio, à la télévision, on ne parle que de son décès, oubliant totalement ce qui pourrait se passer dans le reste du monde.

Des fleurs et des messages de sympathie

Devant la maison de Johannesburg où il s'est éteint, devant celle de Soweto où il habitait avant d'être arrêté en 1962, devant sa statue dans un centre commercial de la banlieue de Johannesburg qui porte son nom, devant Union Buildings -le siège de la présidence à Pretoria-, devant l'hôtel de ville du Cap où il fit son premier discours d'homme libre en 1990... dans tous les endroits symboliques, des anonymes sont venus déposer des fleurs et des messages de sympathie.

L'ambiance n'était pas au recueillement mais à la célébration, avec des chants anti-apartheid ou à la gloire de Mandela, repris en choeur par la foule qui agitait des fleurs et des drapeaux et scandait parfois "Viva Mandela" ou "Longue vie à Mandela". A Soweto, après une matinée plutôt calme, l'hommage des habitants est devenu carrément festif vendredi après-midi devant l'ancienne maison du grand homme, virant par moment au meeting politique de l'ANC.

La nouvelle de la mort de Mandela est survenue au moment où s'étaient multipliés les hommages au héros de la lutte anti-apartheid, avec notamment la sortie d'un film tiré de son autobiographie, "Un long chemin vers la liberté".

Ils vont se poursuivre, le président Zuma ayant déclaré toute la semaine prochaine "semaine nationale de deuil".

Elle doit commencer dimanche 8 décembre par une "journée nationale de prières et de réflexions", suivie d'hommages locaux, organisés par des municipalités, des branches de l'ANC --le parti au pouvoir, le parti de Mandela--, des syndicats, des Eglises...

Semaine de deuil national

Une cérémonie nationale officielle aura lieu le 10 décembre dans le stade Soccer City (officiellement FNB Stadium) de Soweto, près de Johannesburg. C'est là qu'un Mandela déjà très affaibli avait fait sa dernière apparition publique lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2010.

La dépouille de Mandela sera ensuite exposée à Union Buildings, du 11 au 13 décembre, pour qu'officiels et anonymes puissent venir lui rendre un dernier hommage.

Le père de la "nation arc-en-ciel" sera inhumé le dimanche 15 décembre dans son village de Qunu (sud), où il avait, disait-il, passé les plus belles années de sa vie, et où il désirait reposer aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants.

Même si ce dernier point ne fait pas partie du programme officiel, les cérémonies s'achèveront le lundi 16 décembre, "Jour de la Réconciliation", férié en Afrique du Sud, au cours duquel une statue de l'ancien dirigeant doit être érigée devant Union Buildings.


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