Poutine à Bruxelles pour débattre des différends entre l'UE et la Russie
AFP
Bruxelles - Le président russe Vladimir Poutine a rencontré vendredi à Bruxelles les représentants de l'Union européenne pour débattre des nombreux sujets de divergence, de la Syrie aux droits de l'Homme en passant par le commerce et l'approvisionnement énergétique.
Pour la première fois depuis son retour à la présidence, M. Poutine est arrivé jeudi soir à Bruxelles, où il a dîné avec Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, les présidents du Conseil européen et de la Commission.
Les questions bilatérales les plus sensibles étaient au programme de la session plénière, qui s'est ouverte en milieu de matinée au siège du Conseil européen.
"Nous espérons des avancées sur un certain nombre de sujets", a indiqué Maja Kocijancic, porte-parole de la diplomatie européenne. Ces progrès devraient être surtout réalisés sur des dossiers techniques comme la coopération scientifique ou le contre-terrorisme.
Mais les attentes européennes sur le respect des droits de l'Homme et la démocratie en Russie risquent d'être à nouveau déçues.
Quatre militantes du mouvement Femen, seins nus, ont été interpellées par des policiers belges alors qu'elles tentaient de manifester devant les bâtiments européens, a constaté un journaliste de l'AFP. "Poutine, va en enfer! Démocratie, démocratie!", a hurlé l'une d'elles avant d'être emmenée sans ménagement.
Les députés européens ont récemment appelé les dirigeants de l'UE à faire en sorte que le respect des droits de l'Homme et de la démocratie soit une "condition sine qua non" de tout accord de partenariat avec la Russie.
Mais M. Poutine a de nouveau affirmé jeudi, devant la presse à Moscou, qu'il n'y avait pas de "système autoritaire" dans son pays.
Sur la Syrie, l'UE et la Russie campent sur leurs positions. M. Poutine a ainsi réaffirmé jeudi que la position russe n'était "pas de maintenir le régime d'Assad au pouvoir à tout prix, mais (de laisser les Syriens) se mettre d'accord entre eux pour décider comment ils veulent continuer à vivre".
Parmi les dossiers bilatéraux les plus épineux, figurent les désaccords sur le respect des règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), dont la Russie est devenue membre en août.
Le commissaire européen en charge du Commerce Karel De Gucht a récemment déploré que Moscou, "loin de profiter de son statut de nouveau membre de l'OMC pour se réformer", ne respectait "même pas ses engagements" dans certains domaines.
Bruxelles cible en particulier les restrictions aux importations d'animaux vivants en provenance de l'UE et la hausse des prix sur certains produits importés de l'UE.
Moscou réclame pour sa part que l'UE avance plus rapidement sur la question de la levée des visas pour ses ressortissants, mais des pays européens rechignent, par crainte d'un afflux de migrants.
Un autre dossier sensible est celui des gazoducs "transfrontaliers" et de l'enquête ouverte par Bruxelles sur le géant Gazprom pour entrave à la concurrence.
Les questions énergétiques revêtent une grande importance pour la Russie, très dépendante des livraisons d'hydrocarbures, qui représentaient 79% du total de ses exportations vers l'UE en 2011. Moscou fournit 29% de la consommation de gaz et de pétrole des pays européens, qui cherchent de plus en plus à diversifier leur approvisionnement.