Présidentielle guinéenne: les candidats d'accord pour un 2e tour "apaisé"
AFP
Ouogadougou - Les deux candidats au second tour de la présidentielle en Guinée, prévu le 19 septembre, se sont engagés à mener une "campagne politique apaisée" et à se conformer "scrupuleusement" au verdict des urnes, dans un accord signé vendredi à Ouagadougou dont l'AFP a obtenu copie.
Blaise Compaore, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé
Les deux candidats ont signé un document de six pages intitulé: "protocole d'entente pour une élection apaisée en Guinée", en présence du président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne.
Ils "s'engagent à mener une campagne politique apaisée, dans le respect mutuel et conformément (...) au code de bonne conduite auquel ils ont adhéré, afin de préserver la cohésion et l'unité du pays", souligne le texte.
Les deux protagonistes ont également souligné leur "respect de l'indépendance" de la Ceni (Commission électorale) et à "recourir exclusivement au moyen de droit pour toute réclamation qu'ils viendraient à formuler à la suite de la proclamation provisoire des résultats".
Enfin, ils ont promis "prendre des dispositions utiles pour que leurs militants acceptent" le résultat des urnes.
Le premier tour de la présidentielle, première élection libre depuis l'indépendance de la Guinée en 1958, a été organisé le 27 juin et marqué par des fraudes ayant entraîné de nombreux recours qui avaient retardé la proclamation officielle des résultats.
Ce document "s'il est mis en oeuvre permettra à la Guinée de sortir de cette transition d'une manière satisfaisante et démocratique", a commenté M. Diallo devant la presse.
"Nous avons présenté nos soucis au président (Compaoré) et nous sommes tombés d'accord que la liste électorale doit être disponible sur internet", a déclaré de son côté M. Condé.
"A partir du moment où nous sommes d'accord sur ces différents points qui doivent être effectifs et pas seulement sur papier, je pense que l'élection se passera correctement", a-t-il souligné.
M. Compaoré a souhaité que "cette compétition (électorale) à grands enjeux se déroule de façon apaisée dans l'intérêt de la stabilité et de l'unité de la Guinée", soulignant le rôle "historique" des deux candidats.
"Nous avons beaucoup échangé sur les corrections des dysfonctionnements relevés au premier tour", a-t-il indiqué, appelant "les instances compétentes à faire en sorte que les listes électorales soient publiées et connues de tous".
L'ancien Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté avait affirmé le 23 août qu'un "danger" planait sur l'organisation du second tour, n'excluant pas "des affrontement ethniques".
Il faut craindre des affrontements opposant un camp composé majoritairement de peulhs (ethnie de Diallo) et l'autre de malinkés (ethnie de Condé), de gens de la forêt et de la basse côte", avait affirmé l'ancien Premier ministre, arrivé en 4e position, évoquant "une bipolarisation dangereuse" pour le pays.
La Guinée espère, avec cette élection, sortir d'une longue période de crise, marquée par la prise du pouvoir par une junte militaire, fin 2008.