Proche-Orient: l'initiative de paix au bord du gouffre
AFP
Jérusalem - L'initiative de paix portée à bout de bras par le secrétaire d'Etat américain John Kerry traversait mercredi une crise potentiellement fatale après la décision des Palestiniens de relancer leurs démarches à l'ONU, Israël les menaçant de lourdes représailles.
Le chef de la diplomatie américaine a néanmoins estimé mardi soir "totalement prématuré de tirer quelque conclusion que ce soit" sur l'avenir des pourparlers, qui arrivent à échéance le 29 avril, peu après avoir annulé une visite éclair à Ramallah, en Cisjordanie.
Un faucon du gouvernement de droite israélien, Uzi Landau, membre du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, a affirmé que si les dirigeants palestiniens défiaient Israël devant les instances de l'ONU, "ils le paieraient cher".
"L'une des mesures possibles serait pour Israël d'appliquer sa souveraineté sur des secteurs qui feront clairement partie de l'Etat d'Israël dans le cadre de toute solution future", a prévenu M. Landau, ministre du Tourisme, en allusion aux zones de Cisjordanie occupée où sont implantés des colons juifs.
Israël pourrait aussi prendre des mesures de rétorsion économiques en intervenant "pour bloquer leurs aides financières", a-t-il ajouté.
La direction palestinienne a décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils, après le refus d'Israël de libérer comme prévu un dernier groupe de prisonniers le 29 mars, a annoncé le président Mahmoud Abbas.
Le député indépendant palestinien Moustapha Barghouthi a salué une décision "historique et très importante".
"Nous devrions continuer et adhérer à tous les traité internationaux, y compris à la Cour pénale internationale (CPI). Il s'agit d'une décision naturelle après le refus d'Israël de libérer les prisonniers", a-t-il déclaré à la radio officielle Voix de la Palestine.
Un accord conclu sous l'égide du chef de la diplomatie américaine a permis la reprise en juillet pour neuf mois des négociations de paix.
En vertu de cet accord, la direction palestinienne avait suspendu jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux organisations et conventions internationales, y compris les juridictions susceptibles de poursuivre Israël, auxquelles le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU lui donne accès.
En contrepartie, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.
- Kerry appelle à la retenue -
Le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a accusé "le gouvernement israélien de porter l'entière responsabilité de l'échec de la mission du secrétaire d'Etat Kerry", citant le refus d'Israël de relâcher des prisonniers et la colonisation.
La décision palestinienne a suivi l'annonce d'un nouvel appel d'offres par le gouvernement israélien pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Des manifestations de soutien au président palestinien étaient organisées mercredi en Cisjordanie.
"Israël a-t-il un partenaire ? A-t-il un partenaire de paix ? Tout a changé maintenant. Y-a-t-il même toujours un accord sur la table ?", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental israélien, en allusion aux efforts déployés par l'administration américaine.
M. Kerry s'efforce d'arracher un compromis sur la libération de prisonniers palestiniens par Israël, qui pourrait aboutir à l'élargissement de Jonathan Pollard, arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël.
Le secrétaire d'Etat M. Kerry a souligné mardi soir que M. Abbas lui avait assuré à poursuivre les négociations jusqu'à la fin avril et a exhorté les deux parties "à faire preuve de retenue".
Il a aussi relevé qu'aucun des documents signés mardi soir par le président palestinien "n'impliquait l'ONU". "Absolument aucun", a-t-il insisté.
La requête palestinienne concerne au premier chef l'adhésion à la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, souvent citée par les responsables palestiniens "en raison de son applicabilité aux Territoires palestiniens comme territoires occupés" et à la colonisation.
Les autres demandes d'adhésion sont de portée générale, comme sur les droits de l'Homme ou contre la corruption.
"Si la Palestine devait ratifier des traités protégeant les droits de l'Homme et respectant les lois de la guerre, cela contribuerait à la sécurité et au bien-être des peuples", a estimé la directrice de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient, Sarah Leah Whitson.
Elle a appelé Israël et les Etats-Unis à renoncer à leur opposition à une adhésion palestinienne à ces traités.
Un faucon du gouvernement de droite israélien, Uzi Landau, membre du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, a affirmé que si les dirigeants palestiniens défiaient Israël devant les instances de l'ONU, "ils le paieraient cher".
"L'une des mesures possibles serait pour Israël d'appliquer sa souveraineté sur des secteurs qui feront clairement partie de l'Etat d'Israël dans le cadre de toute solution future", a prévenu M. Landau, ministre du Tourisme, en allusion aux zones de Cisjordanie occupée où sont implantés des colons juifs.
Israël pourrait aussi prendre des mesures de rétorsion économiques en intervenant "pour bloquer leurs aides financières", a-t-il ajouté.
La direction palestinienne a décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils, après le refus d'Israël de libérer comme prévu un dernier groupe de prisonniers le 29 mars, a annoncé le président Mahmoud Abbas.
Le député indépendant palestinien Moustapha Barghouthi a salué une décision "historique et très importante".
"Nous devrions continuer et adhérer à tous les traité internationaux, y compris à la Cour pénale internationale (CPI). Il s'agit d'une décision naturelle après le refus d'Israël de libérer les prisonniers", a-t-il déclaré à la radio officielle Voix de la Palestine.
Un accord conclu sous l'égide du chef de la diplomatie américaine a permis la reprise en juillet pour neuf mois des négociations de paix.
En vertu de cet accord, la direction palestinienne avait suspendu jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux organisations et conventions internationales, y compris les juridictions susceptibles de poursuivre Israël, auxquelles le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU lui donne accès.
En contrepartie, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.
- Kerry appelle à la retenue -
Le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a accusé "le gouvernement israélien de porter l'entière responsabilité de l'échec de la mission du secrétaire d'Etat Kerry", citant le refus d'Israël de relâcher des prisonniers et la colonisation.
La décision palestinienne a suivi l'annonce d'un nouvel appel d'offres par le gouvernement israélien pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Des manifestations de soutien au président palestinien étaient organisées mercredi en Cisjordanie.
"Israël a-t-il un partenaire ? A-t-il un partenaire de paix ? Tout a changé maintenant. Y-a-t-il même toujours un accord sur la table ?", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental israélien, en allusion aux efforts déployés par l'administration américaine.
M. Kerry s'efforce d'arracher un compromis sur la libération de prisonniers palestiniens par Israël, qui pourrait aboutir à l'élargissement de Jonathan Pollard, arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël.
Le secrétaire d'Etat M. Kerry a souligné mardi soir que M. Abbas lui avait assuré à poursuivre les négociations jusqu'à la fin avril et a exhorté les deux parties "à faire preuve de retenue".
Il a aussi relevé qu'aucun des documents signés mardi soir par le président palestinien "n'impliquait l'ONU". "Absolument aucun", a-t-il insisté.
La requête palestinienne concerne au premier chef l'adhésion à la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, souvent citée par les responsables palestiniens "en raison de son applicabilité aux Territoires palestiniens comme territoires occupés" et à la colonisation.
Les autres demandes d'adhésion sont de portée générale, comme sur les droits de l'Homme ou contre la corruption.
"Si la Palestine devait ratifier des traités protégeant les droits de l'Homme et respectant les lois de la guerre, cela contribuerait à la sécurité et au bien-être des peuples", a estimé la directrice de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient, Sarah Leah Whitson.
Elle a appelé Israël et les Etats-Unis à renoncer à leur opposition à une adhésion palestinienne à ces traités.