Protection des données personnelles: fronde anti-Facebook en Allemagne
AFP
Bérlin - Les appels à quitter le réseau social virtuel Facebook se font de plus en plus pressants en Allemagne, la firme américaine étant accusée d'être particulièrement laxiste sur la protection des données de ses usagers.
Mardi, c'était la ministre de la Consommation, Ilse Aigner, qui avait rédigé une lettre ouverte au Pdg et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, pour lui faire part de son "étonnement" face à la nouvelle politique du site qui prévoit que des "données générales" sur les utilisateurs peuvent être transmises à des tiers sans leur accord.
Face au mépris affiché par le groupe pour "les inquiétudes des utilisateurs et les critiques des défenseurs des consommateurs", elle menaçait de se retirer du site qui compte 400 millions d'adhérents.
La VZBZ estime que Facebook devrait inverser la logique de protection des données sur son site.
Au lieu de contraindre l'utilisateur prudent à passer par "un processus très coûteux en temps et en efforts" pour interdire la diffusion de ses données personnelles stockées (opt-out), Facebook devrait demander l'autorisation au cas par cas (opt-in) -- l'interdiction devenant le réglage par défaut--, suggère la VZBZ.
"La responsabilité de la protection des données relève de l'opérateur, pas du consommateur", poursuit l'organisation.
La question de la protection des données privées est très sensible en Allemagne, en raison du "fichage" des personnes sous les dictatures nazie et communiste en RDA.
L'arrivée du service de géolocalisation Google Street View, prévue en 2010 en Allemagne, y a déjà provoqué une levée de boucliers, obligeant le moteur de recherche éponyme à accepter des garde-fous pour ne pas compromettre ses chances sur le marché allemand.
Le programme floute déjà automatiquement les visages et les plaques d'immatriculation. Mais en plus, toute personne mécontente pourra obtenir l'effacement de la photo contestée.