Quand les Etats-Unis se ferment à une large partie de l'Europe

AFP

Washington - Donald Trump a annoncé une interdiction d'entrée sur le sol américain depuis une bonne partie de l'Europe dans l'espoir de contenir la propagation du nouveau coronavirus, qui a contaminé plus de 1.300 personnes aux Etats-Unis et fait une trentaine de morts.

Sont interdits d'entrer aux Etats-Unis tous les étrangers qui ont été dans un pays "de la zone Schengen" au cours des 14 derniers jours.

26 pays sont concernés: l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Autriche, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, l'Islande, le Liechtenstein, le Luxembourg et Malte.

Contourner la mesure par la fraude, le mensonge ou en franchissant illégalement la frontière exposera à "une expulsion prioritaire", selon le texte présidentiel.

Le Royaume-Uni et l'Irlande ne sont pas concernés, ni les 23 pays européens qui ne sont pas dans l'espace Schengen (la Croatie, la Roumanie, Chypre ou l'Albanie...)

Donald Trump a justifié la dérogation accordée à la Grande-Bretagne par le fait que peu de cas y ont été répertoriés. "Elle a des frontières solides", a-t-il dit.

La mesure ne s'applique pas non plus aux Américains, aux détenteurs de carte verte, ni à leurs époux ou parents. Des dérogations sont prévues pour les détenteurs de certains visas, notamment diplomatiques.

S'ils sont passés par la zone Schengen au cours des deux dernières semaines, ces derniers devront entrer aux Etats-Unis "par l'un des aéroports où le gouvernement a mis en place des procédures spécifiques de dépistage", a précisé le ministre de la Sécurité intérieure Chad Wolf.

Cela ne veut pas dire qu'ils seront soumis à un test pour le nouveau coronavirus, mais plutôt que les agents chercheront des symptômes. Une fois admis, il leur sera demandé de se mettre en quarantaine pendant 14 jours.

Les Etats-Unis ont déjà interdit le 31 janvier les arrivées en provenance de Chine, où la pandémie a commencé, puis le 29 février d'Iran, un des principaux foyers.

"On a pris ces actions fortes tôt, si bien qu'on a beaucoup moins de cas qu'en Europe", a assuré Donald Trump mercredi soir lors d'une allocution depuis la Maison Blanche. "L'Union européenne n'a pas pris ces précautions" et "par conséquent un grand nombre des nouveaux foyers aux Etats-Unis viennent de voyageurs ayant transité par l'Europe", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, Robert Redfield des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) avait déclaré lors d'une audition au Congrès: "notre menace aujourd'hui vient d'Europe, c'est de là que vient le plus grand nombre de cas. Pour le dire franchement, l'Europe est la nouvelle Chine".

La mesure s'appliquera aux avions qui décolleront après vendredi à 23H59 heure de Washington (samedi 03H59 GMT) et doit durer 30 jours.

"Nous pensons revenir à la normale très rapidement une fois que tout ça sera fini", a espéré Donald Trump.

Depuis la Maison Blanche, Donald Trump a déclaré que la mesure s'appliquerait "aux marchandises et aux cargos", mais a vite rectifié le tir: "les restrictions arrêtent les gens, pas les marchandises", a-t-il tweeté peu après.


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