Quinzaine des réalisateurs à Cannes: l'Inde de retour, une Marocaine en lice

AFP

Paris - La Quinzaine des réalisateurs, l'autre sélection cannoise, présente une séléction de 25 longs métrages, dont huit premiers films, marquée par le retour de l'Inde et du Brésil, pour sa 43e édition du 12 au 22 mai.

Leïla Kilani
Leïla Kilani
Son directeur artistique, Frédéric Boyer, a fait son marché sur tous les continents (hormis l'Australie), pour composer une palette éclectique de genres, de styles et d'origine diverses, de l'Irlande au Brésil, des Philippines au Maroc ("Sur la planche" de Leïla Kilani).

Il se réjouit ainsi du retour de l'Inde, avec "Chatrak" de Vimukthi Jayasundara (Inde), du Brésil avec "O abismo prateado" ("Le Gouffre argenté") de Karim Ainouzou, terminé juste à temps pour lui parvenir, ou des Philippines, avec un film très "nature" ("Busong" de Auraeus Solito).

Signe de vitalité du cinéma mondial, il a reçu 947 longs métrages en soumission et en a visionné au total plus de 1.300 à travers le monde pour arrêter son choix, avouant avoir peiné à s'arrêter à 25 (21 en "sélection" et quatre en "séances spéciales").

La présence du "plus grand metteur en scène bulgare" Kamen Kalev le réjouit également. Il vient présenter "The Island", "un film antonionien et fou" avec Laetitia Casta.

"Le plus difficile est de dire à un réalisateur qu'on a aimé son film, puis de lui annoncer que, pourtant, on ne le garde pas", expliquait-il mardi. "On ne s'arrête pas seulement aux coups de coeur... On essaie de s'ouvrir à tous les formats, à tous les budgets et à tous les styles, sauf Bollywood qui ne m'intéresse pas".

A l'arrivée, il revendique "un choix d'amoureux du cinéma", qui s'est porté sur des films touchés par la grâce, l'émotion et la tension.

Frédéric Boyer a noté la bonne santé du cinéma français - six oeuvres, dont trois parmi les huit "premiers films" candidats à la Caméra D'Or: "Après le sud" de Jean-Jacques Jauffret, "En ville" de Valérie Mrejen et Bertrand Schefer, et "La fin du silence" de Roland Edzard -, évoquant même une "année exceptionnelle".

A 68 ans, André Téchiné ("J'embrasse pas", "Les Roseaux sauvages", "Les Egarés"...) revient ainsi présenter en première mondiale sur la Croisette "Impardonnables" avec Mélanie Thierry, Carole Bouquet et André Dussolier au générique.

La Quinzaine des Réalisateurs, organisée par la Société des réalisateurs de films (SRF) dans le cadre du Festival de Cannes présente une sélection distincte, caractérisée par une grande liberté de ton et d'esprit, un éclectisme géographique et des styles.

Elle aura d'ailleurs, à l'initiative de la SRF, une pensée le 12 mai pour le cinéaste iranien Jafar Panahi, retenu dans son pays et sous le coup d'une peine d'emprisonnement de six ans et de 20 ans d'interdiction de tourner, en lui remettant le "Carrosse d'Or" d'honneur.

La Quinzaine présente également 14 courts métrages - "de vrais films", insiste Boyer - d'une durée de 5 minutes ("Cigarette at night" de Duane Hopkins) à 40 ("Boro in the box" de Bertrand Mandico) et même 50 minutes ("Armand 15 ans l'été" de Blaise Harrison).

Une oeuvre afghane - "Vice versa one" de Sadat Shahrbanoo - figure même au générique de la sélection, pour la première fois depuis longtemps.


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