Raoul et Jean Dufy, entre entente et discorde

AFP

Paris - L'aîné, Raoul Dufy, est passé à la postérité, Jean, lui, est resté dans l'ombre : le musée Marmottan Monet a pourtant réuni les frères Dufy dans une exposition ouverte jusqu'au 26 juin, l'occasion de découvrir deux oeuvres d'une grande proximité.

Raoul et Jean Dufy, entre entente et discorde
Raoul (1877-1953) a étudié aux Beaux-Arts de Paris. Jean (1888-1964), lui, s'est formé tout seul. Le premier, après avoir suivi un moment le mouvement impressionniste, s'est tourné vers le cubisme et le fauvisme. Le second a opéré une synthèse entre tradition et avant-garde.

Ils ont laissé, chacun, plusieurs milliers d'oeuvres, dominées par les mêmes couleurs et structurées en séries.

Surtout, on retrouve chez les deux frères, très proches, les mêmes thèmes. Courses hippiques, marines, vues de Paris ou Nice, ils ont traité tous les deux des plaisirs de la vie.

En 1936, sur proposition de Raoul, ils travaillent ensemble à la réalisation de "La Fée électricité", une fresque de 600 mètres carrés pour l'Exposition internationale de Paris.

Ce sera leur unique collaboration: Raoul a omis de mentionner auprès de la presse l'implication de Jean dans le projet, ce qui déclenchera une violente dispute entre les deux frères qui dès lors s'éloignent l'un de l'autre.

Leurs oeuvres n'ont pourtant jamais autant convergé qu'après cette querelle. Leurs tableaux sont exposés de manière alternée, pour permettre au visiteur d'observer leurs points communs et différences.

"Raoul et Jean Dufy, complicité et rupture" est la seconde exposition consacrée à des frères artistes actuellement à Paris. Le musée Jacquemart-André présente en effet jusqu'au 11 juillet les oeuvres de Gustave et Martial Caillebotte, peintre et photographe.

"Un heureux hasard", souligne Marianne Mathieu, commissaire de l'exposition. "Mais ces thèmes d'étude sur la filiation dans l'art sont dans l'air du temps. Ce champ a été longtemps négligé."

L'exposition est aussi un moyen de mieux faire connaître le travail de Jean Dufy. "L'oeuvre de Raoul a été très suivie, de son vivant et après, alors que Jean est progressivement tombé dans l'oubli après sa mort", explique-t-elle.

"Jusqu'aux Romantiques, les artistes appartenaient à des dynasties. Mais à partir du XIXe siècle on entre dans l'ère de l'artiste unique. D'où la difficulté à exister quand on est un frère ou une soeur."


Commentaires (1)
1. khkuoihyl:oy le 27/03/2016 18:21
ce n'est pas ce que j,ai demander
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