Renault, Nissan et Daimler s'allient pour développer des petites voitures
AFP
Tokyo - Le constructeur automobile français Renault, son partenaire japonais Nissan et le fabricant allemand des Mercedes, Daimler, ont conclu mecredi une alliance stratégique, centrée sur le développement en commun de petits véhicules et scellée par des échanges de participations.
Carlos Ghosn et Dieter Zetsche
Sur le plan industriel, le principal point de l'accord est la mise en place d'une "architecture commune pour les petits véhicules", à savoir les futures versions de la citadine Twingo de Renault et de la Smart de Daimler. Un segment du marché que le constructeur allemand cherche par tous moyens à rentabiliser.
L'accord "assure la préservation et la distinction claire de chacune des marques, tout en apportant une structure de coûts hautement compétitive", se sont félicités les trois constructeurs dans leur communiqué.
Les nouvelles versions de la Smart Fortwo et de la Twingo, qui verront le jour à partir de 2013, seront conçues selon un schéma élaboré en commun.
Les trois groupes comptent notamment lancer pour les deux modèles des versions électriques, un domaine dans lequel Nissan et Renault sont particulièrement en avance. Les moteurs utilisés par les versions essence et diesel seront développés en commun, à partir de modèles Renault-Nissan.
L'usine Daimler de Hambach (France) fabriquera les versions biplaces des futurs modèles développés conjointement. Les versions à quatre places seront produites dans l'usine Renault de Novo Mesto (Slovénie).
Par ailleurs, Daimler fournira des moteurs Mercedes pour les voitures de luxe Infiniti de Nissan.
Enfin, l'accord prévoit des collaborations dans le domaine des véhicules utilitaires légers. Daimler lancera ainsi en 2012 une camionnette d'entrée de gamme basée sur un modèle Renault, et qui sera produite dans l'usine de ce dernier à Maubeuge (France). Nissan-Renault fourniront également des moteurs diesel pour la camionnette Vito de Mercedes.
"Nos compétences respectives se complètent très bien", s'est félicité dans le communiqué conjoint le président de Daimler, Dieter Zetsche.
"Nous renforçons immédiatement notre compétitivité dans le segment des petites et moyennes voitures et réduisons notre empreinte CO2 sur le long terme", a-t-il poursuivi, assurant que "l'identité de chacune des marques n'en sera pas affectée".
"Cet accord accroîtra notre collaboration stratégique et créera de la valeur à long terme pour l'alliance Renault-Nissan et pour Daimler", a affirmé de son cô té le PDG des groupes français et nippon, Carlos Ghosn.
Enfin, l'accord prévoit des "collaborations dans le domaine des véhicules utilitaires légers" et divers autres échanges de savoir-faire.
L'alliance sera pilotée au quotidien par un comité coprésidé par MM. Ghosn et Zetsche et comprenant des hauts dirigeants des trois groupes.
Renault et Nissan sont partenaires depuis 1999. Le constructeur français possède 44% de son homologue japonais, lequel contrô le 15% de Renault. M. Ghosn cherchait depuis plusieurs années à élargir l'alliance à un troisième groupe.
L'alliance Renault-Nissan revendique le rang de troisième constructeur automobile mondial avec quelque 5,7 millions de véhicules vendus en 2009, derrière Toyota (7,8 millions) et Volkswagen (6,3 millions).
Spécialiste des camions et des berlines haut de gamme, Daimler a pour sa part vendu 1,6 million de véhicules en 2009. Il a connu trois mariages malheureux avant son alliance avec Renault-Nissan, l'un avec l'américain Chrysler, l'autre avec le sud-coréen Hyundai et le dernier avec le japonais Mitsubishi Motors.