Rickie Lee Jones met du baume au coeur de ses fans après 30 ans de carrière

AFP

Paris - La chanteuse américaine Rickie Lee Jones, qui fête cette année ses 30 ans de carrière, publie "Balm in Gilead" (Concord Music Group), un treizième album aux douces sonorités folk et jazzy qui vise à "donner de l'amour aux gens", explique-t-elle à l'AFP.

Rickie Lee Jones
Rickie Lee Jones
Rickie Lee Jones entame lundi à Lille une tournée en France, qui passera par Paris (24 novembre), Rennes (25), Nantes (27) et Cléon (Seine-Maritime, le 28).

Pour "Balm in Gilead", elle a choisi d'écrire de nouvelles chansons mais aussi d'achever des titres qu'elle avait commencé à écrire il y a 20 ans.

"Wild Girl", entamé en 1986, est devenu un tendre message à sa fille Charlotte, 21 ans. Le charmant et très jazzy "The moon is made of gold" a été écrit il y a des années par le propre père de Rickie.

"C'est le premier disque depuis des années où je ne pensais pas refermer un cercle. Mais c'est finalement ce qui s'est passé", sourit la chanteuse, qui vient de fêter ses 55 ans.

L'album, interprété d'une voix de jeune fille que les années n'ont pas altérée, respire la sérénité, l'espoir. Comme son titre l'indique, il se veut un "baume" pour l'auditeur.

"Je voulais donner de l'amour au gens. Ca ne va pas vous blesser, il y a des chansons qui vous feront vous sentir mieux", affirme-t-elle.

La tonalité jazz et folk de "Balm in Gilead" en fait un disque bien plus accessible que certains des récents travaux de Rickie Lee Jones, comme "The Sermon on Exposition Boulevard" (2007).

"C'était intentionnel. Sur ce disque, j'avais envie de dire : +j'ai fait quelque chose pour vous, je viendrai vous le donner où que vous soyez+", explique-t-elle.

Ses 30 ans de carrière ont été marqués par des débuts éclatants avec ses albums "Rickie Lee Jones" (1979) et "Pirates" (1981) et une constante exploration de nouveaux styles musicaux.

"En ce moment, c'est un bon moment pour moi, sourit-elle. Les gens ont un ton très respectueux par rapport à mon travail, alors je ne me sens pas sous-estimée et je travaille toujours après 30 ans".

L'adolescente du "Summer of love" n'a rien perdu de sa verve politique.

Barack Obama a "allégé la culpabilité et la fureur (nées avec) Bush, c'est sûr", mais "le fait qu'il soit noir ne signifie rien. C'est avant tout un politicien", juge-t-elle.

"Je pense que nous aurions davantage progressé socialement si nous avions élu une femme, parce que je vis dans un pays très sexiste et dans un monde où des femmes sont violées et assassinées tous les jours", estime-t-elle.

L'artiste, très marquée par le mouvement du "Black Power", est ravie d'avoir collaboré pour son nouvel album avec Ben Harper, un "artiste noir influencé par le folk blanc".

"Quand la musique commence à franchir les barrières raciales, c'est un très bon signe. Cela veut dire que nous sommes en train de devenir un seul peuple", estime Rickie, qui a écrit "The Gospel of Carlos, Norman and Smith", une chanson sur l'injustice raciale pour "Balm in Gilead".

Pour son prochain disque, elle a déjà une petite idée. "J'aimerais enregistrer un album de standards américains du début du 19e siècle. Des chansons de pionniers comme +Streets of Laredo+, des chansons sur le franchissement de la rivière Columbia, des chansons écrites il y a plus de 150 ans dans des temps difficiles".

"Mais je dis ça, et je finirai peut-être par faire un album de jazz !", rit-elle.


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