Roissy: pagaille à l'aéroport où 300 voyageurs vont encore passer la nuit
AFP
Aéroport de Roissy - La neige et le gel ont provoqué pour Noël une pagaille monstre à l'aéroport parisien de Roissy, le 3e d'Europe, avec des centaines de vols annulés, des dizaines de milliers de passagers retardés et encore 300 voyageurs obligés d'y passer la nuit vendredi.

Le cauchemar que tous redoutaient est arrivé pour 200 à 300 passagers piégés et obligés de passer la nuit du réveillon dans les terminaux de Roissy, a indiqué le gestionnaire des aéroports parisiens Aéroports de Paris (ADP), qui a organisé une messe sur place et prévu de distribuer peluches et chocolats.
La nuit précédente, 2.000 personnes avaient dormi dans les terminaux transformés en dortoirs géants à l'aide de lits de camp ou de matelas posés à même le sol.
La DGAC avait demandé l'annulation de 50% des vols pour vendredi matin à Roissy et de 35% pour le reste de la journée. Selon un porte-parole, 400 vols ont finalement été annulés, soit trois fois moins que prévu.
Une telle neige, "depuis que Roissy existe, on n'a jamais vu ça", a déclaré le PDG d'ADP Pierre Graff.
La DGAC a fait annuler ces vols en raison de la neige, du gel et du manque de liquide de dégivrage des avions, le glycol.
Le secrétaire d'Etat français aux Transports, Thierry Mariani, a reconnu qu'il y avait "un vrai problème de dégivrant" alors que la région parisienne subissait une troisième vague de froid depuis le début décembre et que la principale usine fabriquant le dégivrant en France était en grève. Il a aussi souligné que toutes les plateformes européennes de l'aviation "s'étaient jetées sur le glycol".
Alors que les retards étaient signalés et que les files d'attente aux guichets d'Air France pouvaient atteindre 200 m, de nombreux voyageurs exprimaient leur colère ou bien erraient exténués.
"C'est nul. L'organisation, c'est zéro! Il n'y a aucune information. Ce sont les passagers qui ont dû me traduire des renseignements qui ne sont diffusés qu'en français", s'énervait Gloria Llorente, une Espagnole de 58 ans arrivée jeudi midi de l'Ile Maurice et qui espérait rejoindre Madrid dans la soirée.
Air France a annoncé avoir réservé 2.000 chambres pour ses clients bloqués à Roissy.
Après le retour progressif à la normale vendredi soir, avec l'arrivée à Roissy d'un premier avion chargé de dégivrant en provenance des Etats-Unis, la DGAC a annoncé que pour samedi, "aucune consigne (d'annulation de vol) n'a été donnée aux compagnies" et que "le trafic devrait être normal" dans les aéroports parisiens.
Le verglas et la neige ont aussi bloqué autoroutes, voies ferrées et tarmac vendredi en Belgique et en Allemagne.
A l'aéroport de Bruxelles, une seule piste était praticable et le ministère de la Défense a prêté des lits de campagne pour les voyageurs bloqués.
En Wallonie (sud de la Belgique), routes et autoroutes offraient le spectacle de voitures abandonnées et de camions en détresse, en raison de l'épaisseur de la neige et du verglas. La capitale était privée d'autobus et de taxis incapables de rouler dans des rues non dégagées.
Les trains Thalys, assurant la liaison Paris-Bruxelles-Cologne ou Amsterdam étaient contraints de circuler à vitesse réduite, avec jusqu'à deux heures de retard.
En Allemagne, dans le nord et l'est surtout, le trafic ferroviaire était perturbé en raison de la présence de glace sur les caténaires. "Par manque de courant, les trains ne peuvent plus poursuivre leur route", a expliqué la Deutsche Bahn.
A Aix-La-Chapelle, aux frontières de la Belgique et des Pays-Bas, la circulation des transports publics est interrompue depuis jeudi après-midi. Dans cette ville, les toits de deux manèges de centres d'équitation et d'une grange se sont effondrés sans faire de victimes.