Rokia Traoré crée sa fondation pour de jeunes artistes d'Afrique de l'Ouest
AFP
Dakar - La chanteuse malienne Rokia Traoré, régulièrement en tournées à travers le monde, a lancé mercredi soir une fondation à Bamako pour épauler de jeunes artistes et techniciens et favoriser "l'établissement d'une industrie culturelle" en Afrique de l'Ouest
Rokia Traoré
Son dernier album, "Tchamantché", a été primé aux 24e Victoires de la musique, en France.
"Je suis partie du fait que beaucoup de jeunes viennent me voir, de jeunes techniciens du son par exemple pour avoir quelques micros (...) Je leur apportais un peu d'aide, mais c'était dérisoire", a-t-elle raconté devant la presse.
D'où l'idée de concevoir cette fondation baptisée Passerelle, comme une "plate-forme pour mettre en contacts des artistes et des techniciens, les encourager à créer des associations et ensuite travailler sur des projets".
Rokia Traoré donnera vendredi et samedi ses premiers concerts publics à Dakar, à l'occasion du 50e anniversaire de l'institut français.
L'artiste, qui vit une partie de l'année à Amiens (nord de la France) et est mariée à un Français, a expliqué qu'elle avait à présent sa "résidence principale à Bamako".
Revenant sur le tout début de sa carrière d'auteur-compositeur-interprète à la fin des années 90, elle a rendu hommage au directeur du centre culturel français de Bamako de l'époque, qui l'avait repérée dans une émission télévisée malienne et lui avait demandé ce dont elle avait besoin: "d'une salle pour répéter", avait-elle répondu.
Rokia Traoré a également relaté que le guitariste malien Ali Farka Touré, décédé en 2006, avait eu la "grande générosité" de la soutenir très concrètement, quand elle avait enregistré son premier album sorti en 1997: "il m'avait accompagnée en studio, pour faire plus que de la direction artistique, du babysitting, car j'explosais en larmes toutes les cinq minutes !"
Son précédent album, Bowmboï, enregistré essentiellement au Mali en 2003, a dépassé les 100.000 exemplaires vendus