Sur les 36 bureaux de vote de cette ville de 100.000 habitants, 13 n'ont jamais ouvert leurs portes, leurs responsables ne s'étant pas présentés, a reconnu lundi le président de la Commission électorale russe, Vladimir Tchourov, qui se félicité tout de même d'une participation de 55%.

Selon des résultats préliminaires, portant sur 22% des suffrages, le maire sortant Feliks Kaziakhmedov a remporté 78% des voix, contre 22% à son concurrent principal, l'ex-procureur du Daguestan, Imam Iarliev.

Le quotidien Kommersant titrait lundi sur cet étrange scrutin, notant dans son article intitulé "Les électeurs privés de leur voix" que la police avait empêché nombre d'électeurs de se rendre aux urnes et voté dans certains cas à leur place.

"Ce qui s'est passé à Derbent ouvre une nouvelle page de l'histoire électorale russe. Pour la première fois, l'appareil administratif a été utilisé pour empêcher les citoyens de voter", écrit le journal.

En règle générale, les moyens publics sont utilisés pour favoriser la campagne des candidats soutenus par le pouvoir.

Pour Kommersant, les autorités daguestanaises ont agi de la sorte de peur que le maire sortant, un allié du président local, Moukhou Aliev, ne perde le scrutin.

Une défaite aurait, d'après le journal, signalé au Kremlin que M. Aliev ne contrô le pas la situation dans la république caucasienne ce qui aurait pu lui coûter son poste, le président Dmitri Medvedev nommant et démettant les dirigeants régionaux.

Le Daguestan est par ailleurs miné par une rébellion aux accents islamistes issue des deux guerres qui ont ensanglanté, depuis la chute de l'URSS, la Tchétchénie voisine.