Russie: la justice libère l'associé de Khodorkovski mais maintient un redressement fiscal
AFP
Moscou - La justice russe a ordonné jeudi la libération de l'associé de Mikhaïl Khodorkovski mais a maintenu le redressement fiscal de 550 millions de dollars qui empêche l'ex-magnat et critique du Kremlin, gracié et exilé en décembre, de rentrer en Russie.
La Cour suprême russe, saisie en dernière instance, a annoncé avoir réduit les peines de M. Khodorkovski et de son associé Platon Lebedev, tous deux arrêtés en 2003 et condamnés ensemble, à respectivement 10 ans et 7 mois, et 10 ans, 6 mois et 22 jours, c'est-à-dire à la peine déjà purgée.
M. Khodorkovski ayant été gracié et libéré en décembre, cette décision ne change rien à sa situation. La Cour a ordonné par contre de "libérer M. Lebedev", qui devait rester en prison jusqu'en mai prochain, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Cour suprême, Pavel Odintsov.
Selon les agences russes, M. Lebedev pourrait être libéré dès jeudi, après que les autorités de la colonie pénitentiaire à Velsk, dans la région d'Arkhanguelsk (Nord), où il purge sa peine, auront reçu les papiers nécessaires pour sa libération.
Tous les documents ont déjà été remis au Service russe d'application des peines et devraient parvenir à la colonie dans les plus brefs délais, a indiqué M. Odintsov.
La Cour suprême a par ailleurs refusé d'annuler la condamnation des deux hommes au civil à s'acquitter d'un redressement fiscal de 550 millions de dollars.
Gracié en décembre par le président russe Vladimir Poutine et aussitôt mis dans un avion pour l'Allemagne, M. Khodorkovski avait alors indiqué ne pas pouvoir revenir en Russie en raison de cette condamnation au civil qui planait toujours sur lui.
Le service de presse de M. Khodorkovski s'est félicité dans un communiqué de la prochaine libération de Platon Lebedev, "longuement attendue par ses proches, ses amis et ses partisans".
Maintien du redressement fiscal
Arrêté en 2003, M. Lebedev, tout comme M. Khodorkovski, a passé plus de 10 ans en prison, après avoir été condamné pour évasion fiscale à grande échelle, blanchiment d'argent et détournement dans le cadre de deux procès en 2005 et 2010, dénoncés par les défenseurs des droits de l'Homme comme politiquement motivés.
Le centre Khodorkovski a cependant déploré le maintien du redressement fiscal "absurde" contre l'ex-patron du groupe pétrolier Ioukos, en soulignant que cela le "privait de la possibilité de revenir en Russie".
"Tant que ce redressement est en vigueur, un rideau de fer peut retomber derrière lui à n'importe quel moment", a souligné le centre dans un communiqué.
Les avocats de M. Khodorkovski vont "continuer à user de tous les mécanismes judiciaires pour obtenir leur annulation", a-t-il souligné.
"L'annonce de la libération de M. Lebedev est tout à fait logique" et s'inscrit -- tout comme la grâce accordée à M. Khodorkovski -- dans les efforts de la Russie pour améliorer son image à l'étranger, estime Mikhaïl Remizov, du l'Institut de la stratégie nationale.
En ce qui concerne M. Khodorkovski, "comme le redressement est maintenu, il ne pourra que rester à l'étranger", a déclaré M. Remizov à l'AFP.
"Le Kremlin ne sait pas à quoi s'attendre de sa part (...) et préfère que Khodorkovski reste à une bonne distance" de la Russie, a ajouté l'analyste.
Dans plusieurs interviews, M. Khodorkovski a exclu de se lancer dans la lutte politique à proprement parler, et de financer l'opposition.
Il a néanmoins déclaré vouloir s'engager en faveur des prisonniers politiques en Russie.
L'affaire Ioukos a été dénoncée par les libéraux russes et à l'étranger comme une opération inspirée par le Kremlin pour reprendre le contrôle de précieux actifs pétroliers et mettre au pas un homme d'affaires qui avait manifesté des ambitions politiques
M. Khodorkovski ayant été gracié et libéré en décembre, cette décision ne change rien à sa situation. La Cour a ordonné par contre de "libérer M. Lebedev", qui devait rester en prison jusqu'en mai prochain, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Cour suprême, Pavel Odintsov.
Selon les agences russes, M. Lebedev pourrait être libéré dès jeudi, après que les autorités de la colonie pénitentiaire à Velsk, dans la région d'Arkhanguelsk (Nord), où il purge sa peine, auront reçu les papiers nécessaires pour sa libération.
Tous les documents ont déjà été remis au Service russe d'application des peines et devraient parvenir à la colonie dans les plus brefs délais, a indiqué M. Odintsov.
La Cour suprême a par ailleurs refusé d'annuler la condamnation des deux hommes au civil à s'acquitter d'un redressement fiscal de 550 millions de dollars.
Gracié en décembre par le président russe Vladimir Poutine et aussitôt mis dans un avion pour l'Allemagne, M. Khodorkovski avait alors indiqué ne pas pouvoir revenir en Russie en raison de cette condamnation au civil qui planait toujours sur lui.
Le service de presse de M. Khodorkovski s'est félicité dans un communiqué de la prochaine libération de Platon Lebedev, "longuement attendue par ses proches, ses amis et ses partisans".
Maintien du redressement fiscal
Arrêté en 2003, M. Lebedev, tout comme M. Khodorkovski, a passé plus de 10 ans en prison, après avoir été condamné pour évasion fiscale à grande échelle, blanchiment d'argent et détournement dans le cadre de deux procès en 2005 et 2010, dénoncés par les défenseurs des droits de l'Homme comme politiquement motivés.
Le centre Khodorkovski a cependant déploré le maintien du redressement fiscal "absurde" contre l'ex-patron du groupe pétrolier Ioukos, en soulignant que cela le "privait de la possibilité de revenir en Russie".
"Tant que ce redressement est en vigueur, un rideau de fer peut retomber derrière lui à n'importe quel moment", a souligné le centre dans un communiqué.
Les avocats de M. Khodorkovski vont "continuer à user de tous les mécanismes judiciaires pour obtenir leur annulation", a-t-il souligné.
"L'annonce de la libération de M. Lebedev est tout à fait logique" et s'inscrit -- tout comme la grâce accordée à M. Khodorkovski -- dans les efforts de la Russie pour améliorer son image à l'étranger, estime Mikhaïl Remizov, du l'Institut de la stratégie nationale.
En ce qui concerne M. Khodorkovski, "comme le redressement est maintenu, il ne pourra que rester à l'étranger", a déclaré M. Remizov à l'AFP.
"Le Kremlin ne sait pas à quoi s'attendre de sa part (...) et préfère que Khodorkovski reste à une bonne distance" de la Russie, a ajouté l'analyste.
Dans plusieurs interviews, M. Khodorkovski a exclu de se lancer dans la lutte politique à proprement parler, et de financer l'opposition.
Il a néanmoins déclaré vouloir s'engager en faveur des prisonniers politiques en Russie.
L'affaire Ioukos a été dénoncée par les libéraux russes et à l'étranger comme une opération inspirée par le Kremlin pour reprendre le contrôle de précieux actifs pétroliers et mettre au pas un homme d'affaires qui avait manifesté des ambitions politiques