Sarkozy réclame "les sanctions les plus dures' contre Damas
AP
Lanvéoc-Poulmic, Finistère - Le président Nicolas Sarkozy a réclamé à nouveau mardi "les sanctions les plus dures" à l'encontre du régime syrien, en soulignant que la France ne peut "se substituer" à la communauté internationale.
"Les massacres commis par le régime syrien suscitent à juste titre l'écoeurement et la révolte, dans le monde arabe, en France, en Europe et partout dans le monde", a déclaré le chef de l'Etat lors de ses voeux aux armées, sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic (Finistère). "Le président syrien doit quitter le pouvoir et laisser son peuple décider librement de son destin", a-t-il martelé.
Les Nations unies estiment que la répression a fait plus de 5.000 morts depuis le début du mouvement de contestation contre le régime du président Bachar el-Assad à la mi-mars.
"La communauté internationale doit prendre ses responsabilités. Elle doit agir efficacement, en dénonçant une répression barbare, en s'assurant que les observateurs de la Ligue arabe aient tous les moyens et toute la liberté de faire correctement leur travail, en prenant les sanctions les plus dures, en assurant l'accès humanitaire. Nous allons travailler d'arrache-pied", a assuré M. Sarkozy.
Toutefois, le chef de l'Etat a admis la difficulté de convaincre la communauté internationale. La France défend une ligne dure contre la Syrie à l'ONU, tandis que d'autres pays ont pris une position sans ambiguïté contre toute idée d'intervention. En octobre, la Russie et la Chine ont mis leur veto à un projet de résolution -soutenu par les Occidentaux- qui condamnait la répression en Syrie, au Conseil de sécurité.
"La France sera toujours là pour défendre la liberté des peuples, mais elle ne peut pas le faire seule", a expliqué Nicolas Sarkozy. "Elle peut convaincre la communauté internationale, comme elle l'a fait pour la Libye ou la Cô te d'Ivoire, mais elle ne peut pas s'y substituer. La France est une puissance qui agit dans le cadre strict du droit international."
Alors que l'Afghanistan est le théâtre d'opération où l'armée française compte le plus d'hommes engagés, avec environ 4.000 soldats, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il préciserait le calendrier de retrait des troupes françaises du pays à l'occasion d'une rencontre avec le président afghan Hamid Karzaï le 27 janvier prochain. La France a déjà retiré 400 hommes entre octobre et décembre 2011.
Lors de son discours, le chef de l'Etat a aussi salué le "succès" de l'intervention en Libye et le "travail admirable accompli par les éléments français de la force Licorne en Cô te d'Ivoire".
Il n'a en revanche pas dit un mot de l'Iran, pourtant dans le collimateur de la communauté internationale après l'annonce lundi par le pays d'un test de missile sol-sol lors d'un exercice dans les eaux internationales, dans le détroit d'Ormuz.
"La France, et c'est son honneur, a donc joué un rô le de premier plan en 2011 (...) Elle a tenu son rang et montré au monde sa détermination. Elle a contribué au succès de la démocratie et aidé les peuples à prendre en main leur destin", s'est félicité Nicolas Sarkozy.