Séisme des Abruzzes : Cet Italien qui avait alerté les autorités
lepoint.fr/Cyriel Martin
Quelques heures après le séisme meurtrier qui a dévasté le coeur de l'Italie, la peur a laissé place à la polémique. Au centre de toutes les attentions, un technicien, Giampaolo Giuliani, membre du Laboratoire national de physique.
C'est le chef de la Protection civile italienne, Guido Bertolaso, qui, réagissant aux méthodes controversées de Giampaolo Giuliani, s'était emporté contre "ces imbéciles qui s'amusent à diffuser de fausses nouvelles". Le procédé employé par Giuliani contourne en effet les techniques habituellement utilisées par les sismologues. "Avec la technologie qu'utilise aujourd'hui la science pour voir les tremblements de terre, il n'est pas possible et il ne sera jamais possible de prévoir un tremblement de terre", expliquait le chercheur à la fin du mois de mars dans une autre interview accordée à une chaîne de télévision locale. "L'instrument que nous avons mis en place nous a permis de détecter le "précurseur sismique" qui se présente habituellement - entre 6 et 24 heures - avant un tremblement de terre" assurait-il alors.
Aujourd'hui lundi, Giuliani exprime son amertume dans les médias italiens : "Nous l'avions prévu." Et d'insister : "Ce n'est pas vrai que l'on ne peut pas prévoir les tremblements de terre. Cela fait dix ans que nous réussissons à prévoir des événements de ce type sur une distance de 100 à 150 kilomètres". Il explique que "depuis trois jours, une forte augmentation de radon" était visible, signe avant-coureur, selon lui, de la catastrophe qui se tramait. "Cette nuit-là [quand la terre à tremblé], mon sismographe indiquait une forte secousse tellurique, et nous l'avons mis en ligne. Tout le monde pouvait l'observer" déplore-t-il. "Nous avons vécu la nuit la plus terrible de notre vie, je suis sous le choc".