Sirènes et pirates déjantés célèbrent une "messe pour la vie" au Life Ball
AFP/Luc ANDRE
"C'est une messe pour la vie", s'écrie Augustin en se faisant palper le téton par un pirate lubrique. Pour sa 17e édition aux tonalités aquatiques, le Life Ball viennois a déroulé son tapis bleu samedi devant la mairie de la capitale autrichienne pour une nuit d'extravagances au profit de la lutte antisida en présence de vedettes internationales.
"Je ne sais pas encore qui est mon pêcheur", lance l'oeil malicieux Markus, peinturluré en rouge et enserré dans un filet avec des coquillages.
Avec la présence des actrices américaines Pamela Anderson ("Alerte à Malibu"), Eva Longoria ("Desesperate Housewives") et Fran Drescher ("Une nounou d'enfer") et de l'ancien président américain Bill Clinton, le Life Ball est un rendez-vous beaucoup plus glamoureux que son pendant traditionnel, le Bal de l'Opéra, dans la vie mondaine viennoise.
Pour l'occasion, la plantureuse Pamela Anderson a troqué son célèbre maillot de bain rouge pour un maillot ... doré. Si elle devait se noyer, un contingent de sauveteurs en mer est en alerte.
"Aidez aujourd'hui des enfants, des femmes et des hommes à survivre, qui n'ont sinon ni espoir, ni argent, ni médicament", lance plus sérieusement Bill Clinton, dont la fondation recevra une partie des recettes de la soirée, depuis le podium en forme de ruban rouge, le symbole de la lutte antisida.
"Le Life Ball ce n'est pas seulement une fête ou un évènement, c'est un mouvement", ajoute Kevin Frost de l'ONG amfAR, une autre bénéficiaire des profits de la soirée.
La moitié de la recette du Life Ball va au profit des quelque 15.000 séropositifs autrichiens. Le reste est versé à des organisations actives en Afrique subsaharienne, en Russie et en Asie. En 2008, le Life Ball a permis de recueillir près de 1,4 million d'euros et avait réuni 45.000 personnes, comme cette année.
Au coeur du spectacle, un bassin de 2,5 millions de litres pour la cérémonie d'ouverture. Pourtant dans son élément, le peuple des mers râle de devoir faire baigner écailles et coquillages dans le gros filet d'eau qui s'échappe de la gigantesque piscine.
Du plan d'eau, où naviguent des jonques dorées, jaillissent de curieuses créatures, dont le médaillé olympique autrichien de natation Markus Rogan, qui éclaboussent les danseurs. "C'est la meilleure fête d'Europe", s'enthousiasme la "pieuvre" Tanja, agent commercial hors de l'eau.
Les visages rougis par les reflets de l'écran géant, une foule de Viennois, qui n'ont pas voulu débourser les 75 ou 150 euros (selon le déguisement) pour les billets, assistent derrière des clotûres au spectacle achevé par un défilé de mode concocté par le duo de couturiers new-yorkais The Blonds.
N'en déplaise au commandant Jacques-Yves Cousteau, cet océan-là n'est pas "le monde du silence". Après les festivités sur le parvis, poissons et corsaires ondulent sur la disco de Sister Sledge et des rythmes électroniques dans les salles d'apparat de la mairie au coeur de la nuit. Jusqu'à ce que les rayons du soleil viennent dissoudre ce golfe fantastique.