Siwa, mémoire d'outre-tombe

Le Poiint.fr/Nathalie Lamoureux

Au milieu du désert, dans l’extrême Ouest égyptien, l’oasis berbère de Siwa est un sanctuaire pour amateurs d’archéologie.

Siwa, mémoire d'outre-tombe
Elle est apparue, telle une vision céleste, au terme d’une très longue journée de 4 x 4. Dressée comme un château de sable un peu effrité, Shali, la vieille ville de Siwa, semble surgie de la nuit des temps. Ce soir-là, c’est la pleine lune. Les Siwis célèbrent la Fête de la paix, censée régler tous les litiges. Les gens arrivent en charrette, les enfants jouent dans leur coin. Les hommes arpentent les rues en chantant. Les femmes s’amusent aussi, mais à la maison. Il en est ainsi depuis près de cent cinquante ans. A Siwa, les traditions perdurent et la richesse des vestiges invite à remonter plus loin dans le temps.

Nous sommes sur ce qui fut un océan. C’était il y a bien longtemps. Mais autour, les roches, criblées de coquillages, s’en souviennent encore. Aujourd’hui, il ne pleut pas beaucoup mais l’eau est paradoxalement très abondante. Les palmiers dattiers sont reliés par des torrents. Des sources d’eau chaude jaillissent au beau milieu des dunes formant de petits lacs. La légende raconte que Cléopâtre aimait à se baigner dans celle qui porte son nom. Honnêtement, le trou d’eau ne fait pas envie. Mais il est situé près du temple de l’oracle d’Amon, lequel aurait, en 331 avant notre ère, confirmé à Alexandre le Grand qu’il était le fils du dieu Zeus Amon. Le Macédonien reposerait au sein du village Almaraky. Sa tombe n’a jamais été retrouvée, mais d’autres l’ont été, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Pour échapper aux bombardements, les 4 000 Siwis se sont réfugiés dans les cavités des montagnes environnantes. Des tombes gréco-romaines, en fait. Pendant trois ans, les femmes ont lavé, cuisiné et accouché dans cette ancienne nécropole qui porte le nom de Jebel Mawta, la montagne des Morts. Les plafonds de plusieurs tombes demeurent aujourd’hui encore noircis. Des tombes, il y en a ici en pagaille, creusées dans les falaises. Prisonnière des sables, Siwa a toujours vécu en autarcie. Y pénétrer est un privilège.
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Carnet pratique

Y aller

Paris-Alexandrie : Avec Olympic Airlines, escale à Athènes. A partir de 498 euros TTC, www.olympicairlines.com.

Nomade Aventure : « Siwa, Qattara, l'autre Sahara », circuit de 9 jours en pension complète, sauf repas à Alexandrie. A partir de 1 090 E (assurance non incluse) et jusqu'au 23 mai 2009. 0.825.701.702, www.nomade-aventure.com.

Formalités : Visa (20 dollars) que l'on peut acheter sur place.

Pourboires : Comptez entre 30 et 40 E par client, pour toute l'équipe d'accompagnement. Un pourboire ne doit en aucun cas représenter un deuxième salaire. 1 E = 7,54 livres égyptiennes.

Dormir

Hébergement deux nuits en hôtel de catégorie moyenne à Alexandrie, éco-lodge et bivouac à Siwa et ses environs. Matelas et tente fournis. Possibilité de dormir à la belle étoile. Prévoir un duvet et, tradition orale oblige, des histoires à raconter. La nuit tombe tôt.

Se restaurer

Un cuisinier accompagne le groupe. Les menus sont simples, consistants et de bonne qualité. Les pains réchauffés sur le brasero et agrémentés de confiture ou de Nutella local sont un véritable délice. Sans oublier le riz berbère et autres potées locales à faire fondre la glace du pôle Nord. Déjeuner chez l'habitant lors du transfert en 4 x 4 Alexandrie/Siwa gargantuesque. Seul le petit déjeuner à l'hôtel Egypte d'Alexandrie reste perfectible.

Découvrir

Randonnée dans les dunes, 3 à 5 heures (arrêts compris), niveau très tranquille, mais gare à la chaleur. Tournée des nécropoles, balade à vélo dans la palmeraie, baignade dans des sources d'eau chaude, grignotage de dattes, sirotage de thé à la menthe et ramassage de fossiles. Les amateurs trouveront même des dents de requin


Commentaires (1)
1. ALAOUI le 13/04/2009 16:01
Salut
comment se fait-il que ce peuple n'ai pas de nom,de civilisation,de culture.....
Il faut qu'il soit arabe ou occidenatal pour en parler.

Et surtout pour les Amazighs ,pardon berbère c'est le mot que vous préferez.
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