Skripal-Moscou riposte, expulse 59 diplomates de 23 pays

Reuters

Moscou - La Russie a annoncé vendredi l’expulsion de 59 diplomates de 23 pays et elle se réserve le droit de prendre des mesures à l’encontre de quatre autres pays, en rétorsion aux mesures d’expulsion annoncées par nombre de pays occidentaux et par l’Ukraine en lien avec l’affaire Skripal.

Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué vendredi les représentants de ces 23 pays pour leur signifier les mesures de représailles décidées par Moscou.

Ces mesures de rétorsion sont basées sur la réciprocité.

Moscou a ainsi donné un mois aux Britanniques pour réduire leur mission diplomatique en Russie au niveau de celle de la Russie au Royaume-Uni. Londres a jugé cette décision “regrettable”.

Quatre membres de l’ambassade de France à Moscou ont été expulsés, a fait savoir le Quai d’Orsay, qui prend acte d’une décision regrettable mais qui “ne nous a pas surpris”.

La France avait annoncé lundi l’expulsion de quatre diplomates russes.

“A ce jour, la Russie a refusé d’apporter les éléments d’explications attendus s’agissant de l’attaque de Salisbury”, souligne le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Tout au long de l’après-midi, les unes après les autres, les missions diplomatiques de 23 pays visés - sur les 27 qui ont expulsé des diplomates russes - ont annoncé le nombre de leurs diplomates dont le Kremlin a ordonné l’expulsion, qui correspond à chaque fois au nombre de Russes chassés de chacun de ces pays.

Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères dit “se réserver le droit” de prendre aussi des mesures contre la Belgique, la Hongrie, la Géorgie et le Monténégro, qui pour l’instant ne semblent pas concernés.

Des représentants des ambassades de nombreux pays, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, les Pays-Bas, la Croatie, l’Ukraine, la Suède, l’Australie et la République tchèque, se sont rendus au ministère pour être informés des décisions prises.

Dans un communiqué, Moscou dit viser les pays qui “ont pris des mesures inamicales contre la Russie par solidarité avec la Grande-Bretagne en raison de l’affaire Skripal”, l’ancien agent double russe empoisonné avec un agent neurotoxique le 4 mars dans le sud de l’Angleterre. Londres accuse les Russes d’être derrière cette tentative d’assassinat.

Jeudi, la Russie avait donné une semaine à 60 diplomates américains pour quitter le pays, ripostant ainsi à l’expulsion par Washington d’un nombre identique de diplomates russes.

L’hôpital britannique où Ioulia, la fille de Sergueï Skripal, est soigné, a déclaré jeudi qu’elle allait mieux, après avoir passé trois semaines dans un état critique après l’attaque à l’agent neurotoxique Novitchok. Son père Sergueï est toujours plongé dans un état critique mais stationnaire.

La BBC, citant ses propres sources, a rapporté vendredi que Ioulia “a repris conscience et parle”.


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