Smic: hausse de 0,5% au 1er janvier, sans coup de pouce supplémentaire
AFP
Paris - Le Smic sera revalorisé de 0,5% au 1er janvier, passant de 8,82 euros par heure à 8,86 euros, en l'absence de coup de pouce supplémentaire décidé par le gouvernement et "en application du minimum légal et des règles d'arrondi", a indiqué mardi l'entourage du ministre du Travail.

La revalorisation annuelle du Smic pour 2010, applicable quels que soient l'âge, le secteur ou le lieu d'activité, prendra effet pour la première fois au 1er janvier, alors que le Smic était jusqu'à présent revalorisé en juillet.
Depuis le 1er juillet 2009, le salaire minimum s'élève à 8,82 euros/heure, soit 1.337,10 euros bruts mensuels (1.051 euros net environ) pour 35 heures hebdomadaires. Il passera donc au 1er janvier à 1.343,77 euros bruts par mois (environ 1.056,24 net), selon l'entourage de Xavier Darcos.
Sur un an, a précisé M. Darcos, la hausse du Smic s'élève à 1,7%, "ce qui représente un gain net de pouvoir d'achat de 1,3%, puisque l'inflation sur la même période devrait être de 0,4%", selon le texte de son allocution.
Pour la CGT, Maryse Dumas a déclaré à l'AFP que "c'était une honte pour le gouvernement" car "de fait, c'est un gel du Smic qui est décidé aujourd'hui pour un an".
La hausse du Smic dépend depuis 1970 de l'inflation et de la moitié du pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO).
Le calendrier a été modifié pour que le montant du Smic soit connu avant les négociations annuelles obligatoires dans les entreprises et dans les branches afin que "les partenaires sociaux et les chefs d'entreprise (aie)nt plus de visibilité pour négocier les augmentations de salaires", a affirmé M. Darcos.
Mais, pour la CGT, ce changement constitue "un pas vers l'annualisation du Smic et sa déréglementation".
Le Smic, qui a un effet structurant sur les grilles salariales, concerne un salarié sur dix en France, soit 2,6 millions de salariés en incluant le monde agricole ou les administrations, dont 1,6 million dans le privé et plus de 640.000 à temps partiel.
2010 est la quatrième année consécutive sans "coup de pouce". Elu pour être le "président du pouvoir d'achat", Nicolas Sarkozy défend aussi l'allègement des coûts du travail, propice à l'emploi des moins qualifiés.
"La situation reste très fragile, la fixation du niveau du Smic doit tenir compte de cette réalité", a argumenté M. Darcos devant la CNNC.
"Je connais bien entendu les revendications des salariés qui souhaitent le gain le plus élevé de leur pouvoir d'achat. Je compte plus que jamais sur le dialogue social pour faire progresser les salaires dans les entreprises là où c'est possible", a-t-il ajouté.
Pour la CGT, "la question des salaires va être avec l'emploi au coeur de la conflictualité sociale dans les semaines qui viennent".
Des représentants du patronat ont pour leur part exprimé leur "satisfaction" (CGPME), jugeant "nécessaire de maintenir la situation du Smic vu la situation économique" (UPA).